Louis VINCENT
(Versailles, 1758 – après 1799)
PAYSAGE IDEAL
Huile sur toile
75 cm x 97 cm
92 cm x 112 cm
Signée et daté en bas à droite
1806
Beau cadre en bois sculpté et doré, à décor d’oves et de perles, fin XVIIIe siècle ou Premier Empire
Le genre dans lequel s’inscrit notre tableau – le paysage idéal, héritier des paysages idylliques de Nicolas Poussin, avec leurs « fabriques » et leurs scènes antiques – désigne un artiste parisien qui exposa dans les Salons organisés sous la Révolution : Louis Vincent (d’après les catalogues, habita au 422, rue Saint-Honoré, puis au 1042, rue de la Magdeleine). Vincent était élève de Jacques-Augustin de Silvestre, maître de dessin des Enfants de France, et de Louis Lagrenée le Jeune. Les titres de ses œuvres montrent bien l’univers auquel appartient notre paysage idéal : « Vue d’une rivière avec fabriques » (1791) ; « Vue d’Italie, avec des figures qui jettent des fleurs sur un tombeau » (1795) ; « Œdipe détaché de l’arbre par le berger Phorbus (1799) ». S’il est allé en Italie, où il a peint des vues, c’est l’Italie de Virgile et d’Horace que Vincent a imaginée dans ses tableaux. Age d’or qui n’appartient pas au temps historique, terre poétique où dieux et nymphes s’ébattent autour de temples d’amour. Cette inspiration le met dans les pas d’autres peintres de son temps comme Pierre-Henri de Valenciennes, qui permit le renouveau du « paysage historique », ou, d’un moindre talent, Jacques-Antoine Vallin ou Jean-Jacques le Barbier. On sait comment le XIXe siècle a fait évoluer le genre du paysage, de cette nature ennoblie et littéraire vers une nature réaliste et souvent plus sauvage, vue pour elle-même sans prétexte mythologique. Mais notre tableau reflète bien ce rêve qui hanta encore le XVIIIe siècle d’une nature bucolique ressemblant à un grand jardin parsemé de réminiscences antiques.
VENDU AVEC SON CERTIFICAT D'AUTHENTICITÉ