Pretot (1812-1855)-cabinet à Hauteur d'Appui En Marqueterie Boulle Polychrome Aux Atlantes flag


Description de l’antiquite :

"Pretot (1812-1855)-cabinet à Hauteur d'Appui En Marqueterie Boulle Polychrome Aux Atlantes"
Louis-Hippolyte-Edmée PRETOT (1812-1855), Ebéniste à Paris (1836-1855)- Luxueux Cabinet à hauteur d'appui de forme rectangulaire habillé d'un placage de bois ébonisé enrichi sur son vantail et ses montants à pans coupés d'une virtuose marqueterie "Boulle", en première et contre-partie,en cuivre regravé , nacre et corne teintée  à motifs sur fond d'écaille ou de laiton doré, de volutes, rinceaux d'acanthe fleuronnés, d'entrelacs de tigelles fleuries ou vrillées, de coquilles,....Inspiré de l'oeuvre de Jean Bérain, repris par Nicolas Sageot ,ces motifs ornementaux forment cadre à une onirique composition animée de volatiles, de bustes féminins ailés et de singes fumant accostant une fontaine, un vase fleuri ou juchés sous un dais. Une garniture de bronzes dorés remarquablement ciselés rythme sa structure (moulurations et baguettes à beaux motifs feuillagés ou de cabochons altenés de fleurettes; rosaces d'acanthe et écoinçons à coquille; entrée de serrure à cartouche rocaille), l'embellit (masque d'Apollon aux cheveux noués, d'Asclépios ailés) voir l'ennoblit (Atlantes à l'effigie de Dieu Marin). Coiffé d'un plateau de marbre blanc, il ouvre à une porte démasquant un intérieur plaqué d'acajou et muni de deux tablettes . Estampillé au revers des bronzes "H.P", monogramme de l'ébéniste et bronzier d'art L.H.E. Prétot. Création à rapprocher d'u meuble d'appui de nos jours conservé au Château d'Espeyran ((RC 21 81). Epoque Louis-Philippe, vers 1844-1849.
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"Une certaine idée de l'opulence":
Revêtu sur son bâti d'un placage de bois ébonisé, ce luxueux Cabinet à hauteur d'appui, d'une forme rectangulaire sobre et élégante, est paré sur son vantail, ses montants à pans coupés d'une savante marqueterie dans la tradition augurée dans les arts décoratifs français par André-Charles Boulle (1642-1732) et brillamment poursuivie par le non moins talentueux maître-ébéniste parisien Nicolas Sageot (1666-1701).
Exécutée en première et contre-partie sur fond d'écaille de tortue d'un rouge profond ou sur fond de laiton au lustre éclatant, elle déploie avec vituosité, au sein d'un enveloppant  réseau d'entrelacs, volutes, rinceaux feuillagés d'acanthe s'étirant en de gracieuses tigelles fleuries ou vrillées ponctué de fleurons, de coquilles flammées, un onirique décor directement inspiré du  truculent bestiaire ornemental façonné par le "Dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi" , Jean Bérain (1640-1711). Ainsi, observe-t-on deux volatiles perchés sur un enroulement  d'acanthe fleuronnée venus se désaltérer, ailes déployées, prés d'une fontaine; la tête couronnée de fleurs, deux figures féminines au buste engainé doté d'ailes océolées accostent un vase empanaché d'une délicate floraison Sous de menus dais en forme de coquille nervurée, deux Singes fumant aguerris animent de leur verve fantasque des cartels latéraux. Ces compositions marquetées d'une grande délicatesse dans les profils comme dans le travail de regravure  du laiton doré sont enrichies pour certains motifs incrustés de nacre ou de corne teintée.Leurs tonalités irisées ou vives (jaune de chrome, vert émeraude) prodiguent richesse et gaité au meuble.
Secondée par des filets dédoublés de laiton formant encadrement, une garniture de bronzes dorés remarquablement ciselée pondére la structure épurée de ce meuble à la silhouette Louis-quatorzienne matinée de Louis XVI. Baguettes, joncs, moulurations ouvragés de généreuses feuilles d'eau, d'acanthe nervurées,de palmettes et culots, de fleurettes alternées de cabochons rubanés scandent son entablement, parcourt sa base, fleuronne son vantail ponctué d'une entrée de serrure à motif de cartouche rocaille fleuronné. De superbes masques d'Asclépios ailés, d'Apollon aux cheveux noués parent les flancs rehaussés d'écoinçons feuillagés à coquille, la plinthe festonnée du meuble. Soulignés d'une rosace et frondaison d'acanthe, ses montants se magnifient d'atlantes de Dieu marin: les hanches ceintes du corps souple de deux Dauphins adossés à une coquille rudentée nimbée de plantes aquatiques prolongée par un charnu enroulement feuillagé d'acanthe, la tête auréolée de palmes, cette sculpturale effigie aux faciés, torse virils parachève la parure de bronzes dorés  de cette pièce mobilière estampillée en creux -au revers de ces derniers- "H.P". Monogramme propre à l'atelier de Louis-Hippolyte-Edmée Prétot (1812-1855), ébéniste parisien également créateur des modéles de bronzes associés àl'architecture de ses meubles.
Coiffé d'un épais plateau de marbre blanc épousant la forme du bâti, il ouvre par une porte sur un intérieur en placage d'acajou. Ce dernier présente deux tablettes ajustables au chant paré sur fond ébonisé de baguettes de laiton incrusté.
Harmonie et pondération des profils, virtuosité et raffinement ornemental savamment "touché" de sémillantes notes polychromes, chatoiement et lustre lustre des bronzes caractérisent ce meuble d'une grande qualité d'exécution. Vraissemblabement conçue au cours des années 1840, cette pièce mobilière assez rare sur le marché de l'art compte tenu de la brieveté  de carrière (1836-1855) de son "artiste-ébéniste" s'inscrit à part entière au sein des luxueuses productions d'ébénisterie d'art parisiennes de la première moitié du XIXe siècle représentées par "l'aristocratie du talent' (Charles Dupin, 1851) de l'époque. A l'instar de ses contemporains M. Béfort, G.B Monbro, de A.L.Bellangé, J.Cremer, J.Thuret ou plus tard de Beurdeley, Zweiner, L.H.E Prétot , nourri "du meuble Louis XIV (et Louis XV), en un mot, le meuble faisant époque" (Journal des Débats politiques et Littéraires, juillet 1851) comme des modèles, recueils ornementaux faisant foi en ce domaine, re-invente avec créativité et sensibilité le "genre Boulle" fort prisé depuis les années 1830 par la haute société de la période  romantique.
 On soulignera que notre meuble présente par sa structure et plus encore par les motifs ornementaux de la "marqueterie cuivre façon Boulle colorée d'éléments polychromes à la manière du travail de Nicolas Sageot" (C. Payne, 2018, p.491)de son vantail de fortes similitudes avec un meuble d'appui commandité  dans les  années 1840 par la riche famille de négociants et banquiers Sabatier d'Espeyran au talentueux ébéniste en cette décennie fort convoité des amateurs d'art. De nos jours conservé (RC 21 81) au Château d'Espeyran (Saint-Gilles, Gard), ce meuble considéré  par sa biographe (Marie Prévet, 2017) comme 'un témoin précieux des goûts esthétiques  d'une époque(..) , où se mêlent inspiration des siècles passés et création contemporaine" fut aussi exécuté "en contrepartie avec pilastres figurant des atlantes". Cette indication, confortée par sa datation (1848) et son estampille (Marque en creux du monogramme "H.P"au revers de ses  bronzes) , nous permets  de supputer un rapprochement avec le meuble que nous présentons.
A titre conclusif, nous céderons la plume aux chroniqueurs de l'Exposition des Produits de l'Industrie de 1849 louant le travail de notre ébéniste en ces termes : "(..) on constate la renaissance de l'art longtemps délaissé de la marqueterie. Le Boulle de notre époque s'appelle Prétot. (..) Là, où son imagination serait peut-être en défaite, ses souvenirs peuvent puissamment l'aider.Ce sont les belles créations d'André-Charles Boulle qui l'inspirent.Mêler l'or à l'ébéne, le cuivre à l'écaille est un art fort difficile et qui exige dans l'artiste qui l'accomplit une grande connaissance de l'effet produit par chaque élément. (...). C'est cet artiste habile qui peuple de chefs-d-oeuvre d'ébénisterie tous les Salons de l'Europe, en Russie, en Angleterre, même en Italie, la terre classique de la mosaique et de l'incrustation" (L'Assemblée Nationale, Le Constitutionnel, juillet-août 1849).
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Un "Ebéniste-Artiste": Louis-Hippolyte-Edmée Prétot (Paris, 1812- 1855).
De souche parisienne, L.H.E Prétot," Ebéniste et découpeur en ébénisterie et marqueterie", s'établit successivement dans la capitale au 16, rue de L'Abbaye (1836), 11 bis rue Saint-Germain-des-Prés (1840-1844) puis à partir de 1846 aux numéros 5-6 de la rue du Harlay dans le Marais. Cette dernière adresse correspond à la période de prospérité de son atelier d'ébénisterie proposant à une clientèle des  plus choisie des  pièces mobilières "de luxe et de fantaisie genre Boulle, Reizner et celles de fleurs Louis XV" "des "bronzes trés importants pour meubles, mosaiques et incrustrations Pour Exportation" ainsi que des "porcelaines ( de Sèvres, de Chine et du Japon), objets d'art et de curiosité de la Renaissance et de goût gothique "(1852). L'étendue de cette activité associant luxueuses créations "modernes" de Style ( meubles  d'appui, bahuts, armoires bureaux,bibliothèques, tables de Salon, guéridons, tables de jeu et à ouvrages, jardinières, ect), érudition et curiosité sera confirmée dans le "Détail sommaire" de la Vente  effectuée les 30-31 juillet 1855 (Paris) suite au décès prématuré  à l'âge de  43 ans de cet "ébéniste-artiste distingué"qui  avait su acquérrir notabilité et notoriété.
Membre en 1850-1851 de l'Association des Inventeurs et Artistes, L.H.E. Prétot sera, lors de l'Exposition nationale des Produits de l'Industrie de 1849, récompensé d'une Médaille de bronze pour ses "meubles en incrustations colorées" "tous trés -élégants, trés solides, plein de détails parfaitement exécutés" dont "un beau meuble mosaique de sa composition" d'un "prix de 6 000 francs"fut, à cette occasion, acquis par "le riche banquier, M.de Rotschild pour orner son salon"; lors de cette mainfestation, Prétot présentera , au sein "de son exposition des plus remarquables", "un Bonheur du Jour Louis XV "dont les bronzes et les dessins exécutés sur les indications du maître" qui, perçu comme "un petit chef-d'oeuvre d'ébénisterie" remportera les suffrages  de la presse de l'époque. L'Exposition Universelle de Londres (1851) établira la renommée internationale de Prétot lauré, aux côtés de grands noms de l'ébénisterie de luxe parisienne (Béllangé, Crémer, Marcellin, Rivart, J.Thuret)d'une Médaille de Prix pour "ses meubles d'un mérite réel"suscitant "l'enthousiasme et l'admiration des Anglais et des Etrangers accourrus à Londres". Celles-ci se traduisant "chaque jour par des achats importants" .
Fort de ses succés, L.H.E. Prétot fondait en juin 1852 en collaboration avec une Mlle Clarisse Eléonore Bigot pour une durée de dix ans (1862) sous la raison sociale Prétot et Cie une société ayant pour vocation la "fabrication et le commerce de Meubles de Luxe". A son décés, la fabrique, temporairement dirigé par M.Bassié, l'un de des ouvriers -ébénistes- installé  dès 1857 au  n° 87, du Bd Beaumarchais comme "Fabricant de Meubles de Luxe et de Fantaisie en Marqueterie , se chargeant de toutes sortes de réparations de meubles précieux. (...)-passera  vers 1856  aux mains  de Frédéric Roux (1805-1874)." Possesseur  des meilleurs modèles de bronzes qui aient été conservés", cet ébéniste qui, aux dires d'Auguste Luchet (1861), eut "l'entente et la religion vraies du beau meuble" perpétuera jusqu'en 1866 la qualité du travail d'ébénisterie de Prétot. La presse contemporaine l'atteste: "La Maison Prétot conserve toujours, sous la direction de M.Roux, la supériorité qu'elle doit à sa fabrication toute spéciale; pour le meuble genre Boulle et la riche marqueterie Style Louis XIV et Louis XV, elle est en effet  sans rivale, la seule qui donne des imitations d'une exactitude presque parfaite de tous ces graçieux et coquets meubles si rechechés aujourd'hui par la mode, et que nos femmes rêvent pour leur boudoir". Si, dans cette décénnie (Second Empire) la sensibilité esthétique a mue, il n'en demeure pas moins que "L'ébéniste qui sait copier Boulle est grand comme le sculpteur qui sait copier Phidias" (A.Luchet).
Ouvrages de références: Ledoux-Lebard, Denise, Les Ebénistes du XIXe siècle: 1795-1889- Leurs oeuvres, leurs marques, Paris: Ed.deL'Amateur, 1984, pp.531-532;- Payne, Christopher, Paris, la quintessence du meuble au XIXe siècle, Ed. Monelle-Hayot, 2018,pp.491-492 et 501-503; -Prévet, Marie, Restauration d'un meuble d'appui du XIXe siècle en marqueterie Boulle conservé au Château d'Espeyran, Mémoire , 2016.
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Travail d'ébénisterie parisien de grande qualité d'inspiration Louis-Quatorzienne de la première moitié du XIXe siècle estampillé de Louis-Hippolyte-Edmée Prétot, "Fabricant d'ébenisterie de Luxe et de fantaisie genre Boulle, Reizner (..) et bronzes d'art".Epoque Louis Philippe, circa 1844-1849.
Dimensions: H.: 106 cm;-L.:  82cm;- Pr.: 41 cm.
Matériaux: Placage de bois ébonisé et bois d'Acajou de  Cuba; écaille de  tortue  rouge, nacre et corne teintée; laiton , cuivre et bronze doré.
En parfait Etat.Restauré dans les règles de l'Art.
 
Prix: 9 200 €
Artiste: Pretot (1812-1855)
Epoque: 19ème siècle
Style: Louis XIV - Régence
Etat: Parfait état

Matière: Bois marqueterie
Largeur: 82 cm
Hauteur: 106 cm
Profondeur: 41 cm

Référence (ID): 1285446
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