Sans titre, composition en noir, orange, vert et prune
Technique mixte sur papier glacé (page de magazine découpée)
Signé au verso
23 x 10 cm
cadre en plexiglas 30 x 20 cm
Peintre spirituel fervent défenseur de l’art moderne, Maurice Morel naît à Ornans en 1908. Il se découvre très jeune une double vocation : sacerdotale et artistique. À l’issue du collège, il quitte Besançon pour s’installer à Paris en 1927. Il rencontre les artistes Georges Rouault et Max Jacob qui deviendront ses amis et mentors. Ce dernier, pour lequel Maurice Morel travaille, l’introduit dans le milieu artistique et littéraire de l’entre-deux-guerres. Il collabore ensuite avec Jean Bazaine et Alfred Manessier avant de mener des recherches plus personnelles.
Maurice Morel expose pour la première fois en 1933 à l’occasion d’une exposition destinée à promouvoir l’art religieux moderne qui se tient à la galerie Lucy Krohg (Paris VIIIe). Devenu abbé en 1934, il s’engage en faveur d’un art sacré intégrant les bouleversements de l’art moderne et plus largement dans la défense d’artistes qui deviendront ceux de la Nouvelle École de Paris à laquelle il est également rattaché. Il rédige de nombreuses critiques d’art et s’exprime à l’occasion de dizaines de conférences dont la plus célèbre est celle de 1946 consacrée à Pablo Picasso à la Sorbonne et qui lui vaut le surnom de “curé d’art” par le Canard Enchaîné.
Son action se concrétise dans les années 1950 lorsque le Pape Pie XII le charge de réfléchir à la création d’une section consacrée à l’art moderne au sein des Musées du Vatican. Inaugurée en 1973, celle-ci est le symbole de l’acceptation par l’Église d’une représentation non figurative de l’Évangile.
L’abbé Morel privilégie les petits formats réalisés sur des supports de fortune recyclés à l’image de pages découpées dans des magazines et autres cartons. Il recourt à diverses techniques au pinceau (gouache, cire, pastel à l’huile, aquarelle) mais aussi au feutre et à l’encre. Il confesse un “grand appétit de couleurs” apparu au cours de l’enfance.
Il est décoré par André Malraux en 1968 pour le rayonnement culturel de son action.