(Gênes, 1660 – Monticelli d’Ongina, 1745)
Portrait d’homme
Huile sur toile ovale
H. 108 cm ; L. 83 cm (156 x 103 cm cadre inclus)
Provenance : Collection Nino Ferrari, Gênes, 1922
Exposition : 1922, « Mostra della pittura italiana del Seicento et del Settecento », Florence, Palazzo Pitti, n° 707 (Étiquette sur le cadre)
L'artiste, plus connu sous son surnom de Mulinaretto, hérité d'un grand-père meunier, est né à Gênes en 1660. À l'âge de dix ans, il commence à fréquenter l'atelier de Giovan Battista Merano, où il termine son apprentissage de peintre et où il il resta jusqu'en 1676, date à laquelle il s'installa à Rome, pour se perfectionner sous la direction de Giovan Battista Gaulli, il Baciccio. C'est au cours de ce séjour romain, qui dura environ huit ans, que le jeune homme développa « la franche capacité de traduire avec exactitude les physionomies les plus délicates et les plus difficiles sur la toile » (Ratti 1769, p. 147), démontrant ainsi une remarquable aptitude au portrait. De retour à Gênes en 1684, il put ainsi mettre à profit sa capacité à peindre l’humain, répondant au goût de la clientèle locale qui le reconnut comme un artiste doué, sensible, habile à satisfaire leurs besoins de reconnaissance sociale, selon un goût qui était en cours de changement durant cette décennie.
Les premières œuvres du Mulinaretto, comme les portraits du doge Pietro Durazzo (Gênes, Galerie Nationale du Palais Spinola), de Gian Battista Cattaneo et de son épouse Maddalena Gentile avec une fille (Gênes, ancienne collection de la Società Levante Assicurazioni) s'inscrit encore dans le goût du portrait génois de la première moitié du XVIIe siècle, selon les méthodes de Gio Bernardo Carbone, disciple de Van Dyck. C'est probablement vers la fin du siècle, au cours de la dernière décennie du XVIIe siècle, que l'artiste renouvelle son style, s'adaptant à la nouvelle mode du portrait français dans le genre de Rigaud et de Largillièrre. Des œuvres telles que les portraits de la maison Doria et de la maison Durazzo, sont caractérisées par une « mondanité » agréable et une invention raffinée des fonds, parfois même somptueuse.
En 1695, il Mulinaretto, invité par le comte Morando, effectue son premier voyage à Parme, ville dans laquelle il séjourne plusieurs fois, trouvant la faveur de la famille Farnèse : en 1706, l'artiste peint le portrait du duc Francesco, de la duchesse Dorothée et de la princesse Elisabetta Farnèse. Après avoir également effectué quelques voyages à Milan, Delle Piane s'installe en 1709 à Parme, où il est nommé peintre de la cour. Il retourne à Gênes à plusieurs reprises pour répondre à des commandes, vers 1714 et 1715, où il immortalise Elisabetta Farnèse à l'occasion de son mariage avec Philippe V d'Espagne ; dans cette même période, il vécut à Plaisance, où il resta jusqu'en 1737. C'est probablement dans ces années, vers le milieu de la deuxième décennie du XVIIIe siècle, que l'artiste trouva une manière plus personnelle, dans laquelle ses diverses références culturelles ressortent, mélangeant ses inspirations italiennes et françaises.
En 1719, il Mulinaretto déclina l'invitation à se rendre en Espagne, probablement donnée par Elisabetta Farnese. Plusieurs années plus tard, en 1737, il effectua un séjour à Naples, à la cour de Charles Bourbon, fils d'Elisabetta. En tant que peintre de chambre, il y a représenté le roi Charles et son épouse. En 1741, l'artiste quitte Naples pour Gênes, où il peint encore la noblesse locale avant de se retirer en 1744 à Monticelli d'Ongina près de Plaisance, où il mourut l'année suivante.