Icône / Peinture orthodoxe, Asie Mineure / Anatolye
L'oeuvre figure dans son registre principal la Mère de Dieu Holdigitria, dans la grande Tradition Bizantine. La Mère tient ici délicatement dans sa main droite une fleur rouge.
(Sous l'Antiquité romaine, le nom d' Asie Mineure était donné à la partie occidentale de l'Anatolie, mais par la suite et par extension il a désigné, surtout en grec et dans les textes traduits du grec, tout le bloc anatolien, dont le rivage occidental était occupé par des colonies grecques: Éoliens au nord, Ioniens au centre - Lydie, et Doriens au sud)
Le nom « Anatolie » vient du grec ancien, qui signifie « Orient » ou littéralement « lever (de soleil). Pour la désigner, le terme d'« Asie Mineure » est encore très utilisé de nos jours, bien que la province romaine de ce nom n'ait occupé en fait que le tiers occidental de l'Anatolie.
Le registre inférieur, occupant environ le tiers iférieur figure 3 Saints importants de la culture orthodoxe, figurés et nommés par des inscriptions en grec ancien:
*au centre, St Athanase d’Alexandrie
"Athanase d'Alexandrie (en grec ancien : Ἀθανάσιος), né vers 296/298 et mort le 2 mai 373, dit le Grand, est évêque (patriarche) d'Alexandrie de 328 à sa mort : il disparaît après quarante-cinq ans d’épiscopat et cinq exils. Sa personne est au cœur des controverses entre Orient et Occident. Né sous la dernière persécution, Athanase vit le moment historique du passage d’un christianisme minoritaire à un christianisme de masse dans cette partie de l’Orient ; l’époque voit aussi l’émergence d’une Église égyptienne solidement structurée, capable de résister durablement aux adversaires de l’orthodoxie nicéenne."
Saint Athanase est une figure majeure du christianisme antique : l'Église copte orthodoxe l'appelle l'« Apostolique », le « Phare de l'Orient » et la « Colonne de la foi ».
*à gauche St Nicolas de Myre en Lycie
"Nicolas de Myre ou Nicolas de Bari, communément connu sous le nom de saint Nicolas, est un grec né à Patare en Lycie vers 270 et mort à Myre en 343. Évêque de Myre en Lycie, il a probablement participé au premier concile de Nicée au cours duquel il combattit l'arianisme.
Son culte est attesté depuis le VIe siècle en Orient et s'est répandu en Occident depuis l'Italie à partir du XIe siècle. Canonisé, il a été proclamé protecteur de nombreuses nations et de nombreux corps de métiers ; c'est un personnage populaire de l'hagiographie chrétienne et il est l'un des saints les plus vénérés de l'Église orthodoxe, réputé, entre autres, pour ses nombreux miracles."
*à droite ? (les inscriptions peintes sont fragmentaires et l'identification du saint par ses attributs pourrait correspondre à plusieurs saints)
Il s'agit ici d'une oeuvre populaire dans son sens éthymologique c'est à dire appartenant à une famille et au cercle privé, et non à une Eglise.
Si la représentation de la Vierge à l'enfant est particulièrement classique, son fond bleu est lui particulèrement rare. Il s'agit de la couleur originale et l'icône n'a pas été restaurée, mais juste entièrement nettoyée: son ancien vernis avait gravement jauni noirci l'oeuvre et masqué de nombreux détails.
"Hodigitria, Odigitria ou Hodégétria (en grec ancien : ὁδηγήτρια / hodègètria « qui montre la voie », composé du nom ὁδός / hodós « voie » et du verbe ἡγεῖσθαι / hègeísthai : « conduire, guider ») est un des types d'icônes les plus répandus et populaires de la Vierge Marie, Mère de Dieu, portant dans ses bras son fils l'Enfant Jésus. Elle a été peinte ainsi, selon la tradition séculaire, par l'évangéliste Luc. Elle figure la Vierge Marie, debout, avec l'enfant Jésus sur son bras gauche. Le nom grec de l'icône (« qui conduit, qui guide ») vient de ce que la Vierge y est représentée désignant l'Enfant Jésus d'un mouvement de sa main droite.
L'enfant Jésus est assis dans les bras de la Mère de Dieu. Il bénit de la main droite, et tient ici dans sa main gauche une sphère terrestre.
Les icônes représentant le même sujet mais appelées « Éléousas » (mot repris de la racine en grec ancien du mot έλεος/éléos, la compassion, la tendresse), sont assez proches des Hodigitrias mais la relation entre la mère et l'enfant devient le sujet principal de l'icône. Les éléousas expriment l'amour infini existant entre Marie et son fils Jésus. Les Hodigitrias donnent une place plus importante à Jésus lui-même plutôt qu'à ce lien mère-fils. Jésus apparaît dans ces dernières, davantage comme l'image centrale de la composition. Jésus s'y adresse au spectateur de l'icône. La Vierge Marie y est représentée de face et la tête droite ou très légèrement inclinée. Dans les deux types d'icônes, elle montre souvent son fils de la main droite. Comme pour guider les âmes vers son divin fils.
Selon la légende, la première Hodigitria est celle de Blachernitissa, qui aurait été réalisée par l'évangéliste St Luc, puis ramenée de Terre sainte par Eudoxie, épouse de l'empereur Théodose II, première moitié du Ve siècle à Constantinople. L'icône devint la protectrice de Constantinople et plus d'une fois elle est réputée avoir soutenus les murs de la cité contre les assauts ennemis. De plus, chaque mardi, une procession se tenait qui parcourait toute la ville en exposant celle-ci.
Ce type d'icône a été particulièrement répandu dans toute la chrétienté et surtout dans l'Empire byzantin et en Russie."
Très bon état (voir sur la dernière photo l'état de l'icône avant nettoyage par un atelier professionnel specialisé (ancien vernis jauni et oxydé, nombreuses traces noires obstruant la perception de l'oeuvre)... Spectaculaire !
Une barre en bois verticale a été rajoutée postérieurement au dos pour faciliter son accrochage (et renforcer la solidité du panneau sur toute sa hauteur ?)
Dimensions
40cm hauteur * 27cm largeur et épaisseur 2,5cm (profil du panneau légèrement courbe)
Encore tous mes remerciements au Père Théotokis, écclésiaste orthodoxe du Monastère de Solan, pour ses précieuses connaissances iconographiques et théolgiques et le partage communicatif de sa Passion pour l'Art orthodxe !