Paire de vases miniatures en faïence émaillée verte, à corps méplat, orné latéralement de petites têtes d'éléphants.
Col cerclé de bronze doré et base à monture quadripode en bronze ouvragé de volutes dans le goût asiatique
Signé "TH. D" sous la base
Bibliographie : "Théodore Deck ou l'éclat des émaux 1823 - 1891", Musées de Marseille, modèle à couverte variante reproduit page 68 sous le numéro 48.
Céramiste de renom, Théodore Deck né à Guebwiller en 1823, fait son apprentissage à Strasbourg dans la faïencerie des Hügelin. Après un séjour initiatique à travers l’Europe, il arrive à Paris en 1847. C’est en 1861 qu’il fait sa première apparition publique au Salon des Arts et de l’Industrie de Paris, où il remporte une médaille d’argent pour ses œuvres exposées. Reconnu dès cette époque, Deck est profondément influencé par la tendance artistique du moment : l’Orientalisme. Il reprend alors avec une grande précision les motifs naturalistes orientaux. Emile Reiber (1826-1893) qui travaille chez Christofle comme chef des dessinateurs, réalise également des croquis pour Deck. Sa célébrité gagnée par de longs travaux s’impose aux Expositions Universelles auxquelles il participe : à Vienne en 1873, où il laisse tous ses rivaux derrière lui ; à Paris en 1878, où il obtient le grand prix pour des portraits à fond d’or. Encensé par la critique au cours de l’Exposition de l’Union Centrale des Arts décoratifs en 1874, la « Gazette des Beaux-Arts » (Paris, 1874, Vol. XXXV, p° 310) rapporte que « Mr Deck, le maître des maîtres, est la gloire la plus pure de la céramique française ». Sa vie est une succession de réalisations dont le but est d’améliorer la technologie de la faïence. Ainsi il améliore le rendu des couleurs, parmi lesquelles figure une nouveauté, un bleu turquoise appelé communément « Bleu de Deck ». Théodore Deck a du talent et le sait. Cependant il ne garde pas son art pour lui, il le partage avec d’autres artistes et lance de jeunes talents sans fortune. Il illustre ainsi le renouveau de l’art céramique au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Toutes ses méthodes sont rendues publiques et diffusées dans un ouvrage sur la faïence. Son génie reconnu, promu au grade d’Officier de la Légion d’honneur, il est nommé en 1887 administrateur de la manufacture de Sèvres