Emile René Ménard (1862-1930), le Bain de Diane, dessin préparatoire (Orsay), 1920

Émile René Ménard (1862 – 1930)
Le Bain de Diane, vers 1920
mine de plomb
146 x 190 mm
cachet d'atelier en bas à droite (pas dans Lugt)

Très bon état
Encadré, sous verre
Dimensions avec le cadre : 20 x 27 cm

Œuvre à mettre en relation avec le pastel de 1920, conservé au musée d'Orsay, RF 39732  : https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/le-bain-de-diane-18121

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Une déesse et des nymphes dans un paysage de rêve. La nature en parfaite harmonie avec ces silhouettes féminines et l'apparition, sur la droite, des cerfs qui veillent sur le bain de Diane. Un dessin de petit format, encadré de manière discrète, qui représente le point de départ de la recherche de composition pour cet artiste qui explora à plusieurs reprises ce sujet mythologique : le musée d'Orsay conserve une très belle version, au pastel, qui permet de saisir l'ambition et la renommée d'Emile René Ménard, ce maître de l'Idéalisme.

Fils d’un historien de l’art directeur de la Gazette des Beaux-Arts, Émile René Ménard (1862-1930) forgea son goût pour la peinture à Barbizon, où il passait ses vacances à côtoyer, grâce à son père, les peintres Corot, Millet, Diaz, Daubigny et Rousseau. Ce sentiment du paysage ainsi que son goût pour l'Antiquité le guida dans la définition de son style reconnaissable immédiatement.
En 1880, il entra à l’Académie Julian où il fut élève de Bouguereau, Baudry et Robert-Fleury. Il exposa pour la première fois au Salon en 1883.
Ce sujet mythologique avait tout pour charmer Émile René Ménard, qui instille dans l'esthétique symboliste qui lui est chère, les échos avec la mythologie grecque. À la suite de Puvis de Chavannes et Gustave Moreau, Ménard poursuit l'illustration des mythes grecs en accord avec l'évolution esthétique de son temps. En même temps que lui, dans les premières décennies du XXe siècle, le nabi Ker-Xavier Roussel explore également la mythologie ancienne, dans des compositions empreintes, comme ici, d'une poésie intemporelle.

Ce que Ménard apporte de nouveau et d'original dans cette conception classique du paysage à la française, c'est, au-delà de l'anecdote, la recherche de l'unité totale, dans la conception, les formes humaines répondant aux arbres ou aux surfaces d'eaux, comme autant d'éléments d'un même ensemble.

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Georges Desvallières, au sujet d’Émile René Ménard (citation extraite du catalogue de l'une des ventes de l'atelier Ménard, Hôtel Drouot, 12 décembre 1973) :

« Comment résumer la poétique de Ménard ? Je dirais passion de la nature, passion de la beauté et du bel équilibre d'abord...L'amour du bon goût, du grand goût comme disait Gustave Moreau ; un sens de la pudeur tel qu'à la pureté du nu grec, son idéal cependant, Ménard dans ses figures a trouvé moyen d'ajouter la chasteté ; ainsi sa personnalité se détache très singulièrement de sa génération.
Les trouvailles très personnelles qu'il a faites dans l'étude des couchers de soleil, de la valeur des personnages se perdant ou se détachant sur la mer et le ciel, prouvent bien que le plein air l'a passionné tout comme Manet, Monet ou les Impressionnistes. Mais ses trouvailles, il a voulu les employer à une tâche qui lui tenait au cœur, il a cru et voulu en surélever les valeurs en les employant à la glorification de sa chère Grèce. »