En harmonie avec la destination de cet objet mobilier raffiné, une parure de bronze doré richement ouvragée d'atours Louis XV matînés de féminins motifs ornementaux Louis XVI épousent (baguettes à enfilage de perles, cabochons et oves alternés de tigelles grainées, rinceaux fleuris), illuminent ses profils galbés (chutes rubanées de fruits etde fleurs, guilande feuillagée fleurie en appplique) et scandent ses parois latérales (anses fixes à volubile décor de coquille-palmettes, demi-coquilles ondées, enroulements feuillagés d'acanthe et fleurettes).
Festonnée d'une galerie ajourée à motifs de palmettes ,fleurons et enroulements stylisés, la jardinière repose sur quatre piedsà enroulements feuillagés sommés d'un cartouche rocaille repercé.
Elle est de plus dotée de sa doublure en zinc d'origine nantie d'anneaux de préhension mobiles.
Notre Jardinière de Salon est par sa qualité- recours au Bois de rose, essence précieuse privilégiée au cours des années 1850 par l'ébénisterie de luxe; richesse décorative des bronzes dorés associée à la délicatesse de la porcelaine polychrome à décor floral peint au naturel dans l'esprit des productions de la Manufacture de Sèvres du XVIIe siècle-à rapprocher des créations d"ébénisterie de goût et de fantaisie proposées dans la la seconde moitié du XIXe siècle par d'émérites Maisons parisiennes fort courues par l'élite et la haute bourgeoisie du Second Empire pour "leurs ouvrages d'ébénisterie, charmants et très remarquables, les uns par leur élégance et leur bon goût, les autres par la nouveauté de leurs modèles, tous par la perfection de leur travail".Bien que non estampillée, elle pourrait porter la signature de Georges Alix, d'Alphonse Giroux, de Lemarchand, d'Alexandre Tahan et, plus vraissemblablement de la Maison Vervelle-Audot dont elle présente des éléments remarqués sur ses pièces signées.
La Jardinière: Une somptuaire "fantaisie artistique" du Second Empire :
Au cours des années 1860,point d'antichambre, de Salon ou encore de Boudoir dépourvus d'uune Jardinière.Garnissant le manteau d'une Cheminée, parant un guéridon, offiçiant en Centre de Table ou placée devant une fenêtre, celle-ci, quelque soit sa forme-coupe en porcelaine montée, petit "meuble-à-mains" ou sur pieds en bois marqueté garni de bronzes-, fait partie intégrante des intérieurs cossus du Paris Hausmannien. Considérée comme "l'un des plus jolis meubles qui puissent décorer un appartement", la Jardinière se veut,"selon le degré d'élégance ou de simplicité que comporte l'ameublement avec lequel elle doit être en harmonie", "plus ou moins riche, plus ou moins ornée".*Réceptacle de l'attention domestique et mondaine, celle-ci, "véritable jardin en miniature"se pavoise d'embaumantes et délicates floraisons, se panache de vivaces frondaisons prodiguant aux espaces feutrés du Second-Empire cette note de ravissement enchanteur si ardemment recherchée par la société de l'époque.
De nos jours, bouquets fleuries, plantes feuillues ou fragiles orchidées en ranimeront au sein de la Jardinière proposée les charmes et fragances.
*Elégance du foyer: jardinière d'appartement, serre d'appartement, serre portative", in: La Semaine des familles: revue universelle hebdomadaire, 1859
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Dimensions: H.: 27cm;-L.: 44 cm;-Pr.: 27 cm.
Matériaux: placage de bois de rose; bronze et zinc; porcelaine polychrome et rehauts peints or.
Travail de Tabletterie parisien de belle qualité de Style Louis XV de la seconde moitié du XIXe siècle.Epoque Napoléon III. Circa 1850-1860. Atribuable à la Maison Vervelle-Audot.
En parfait Etat.