Manufacture de très belle qualité. Le corps de buffet, en chêne plaqué de palissandre, repose sur un piètement en acier laqué noir. Les pieds, réglables, sont en acier chromé ainsi que les poignées et les clefs.
Une porte sur charnière à gauche ouvre sur un compartiment avec étagère, une colonne centrale supporte quatre tiroirs, une porte ouvre horizontalement sur un mini bar avec des étagères en verre et enfin une porte à droite ouvre sur un compartiment avec étagère.
Biographie
Alain Richard, France (1926-2017)
Alain Richard est formé par René Gabriel à l’École nationale supérieure des arts décoratifs d’où il sort major en 1949.
Installé aux Pays-Bas au début des années 1950, il travaille notamment avec Henri Salomson. En 1952, Alain Richard participe à de multiples projets pour l’aéroport d’Orly, le Crédit agricole, la Banque de France et la RATP (il dessine la gare Auber à Paris) et fonde sa propre agence avec son épouse, Jacqueline Iribe, fille du décorateur Paul Iribe. À cette même époque, il collabore avec André Monpoix et dessine des meubles édités par Tricoire & Vecchione (Meubles TV).
Alain Richard reçoit le grand prix de la triennale de Milan et le prix René Gabriel, parmi bien d’autres récompenses. Il reçoit également de nombreuses commandes du Mobilier national dans les années 1970.
La série 800 a reçu la médaille d’or du Deutsche Handwersnesse de Munich en 1960.
Histoire
Meubles TV, éditeur d’avant-garde
Meubles TV est un fabricant de meubles produisant, à partir des années 40, des meubles de belle facture pour les distributeurs et magasins français du faubourg saint Antoine ou des magasins de ville de type Roche Bobois.
Cette entreprise est créée Par Robert Vecchione, immigré italien dont le père et l’oncle étaient ébénistes. Pour avoir le droit de monter son entreprise en France, il se sert du nom de son chef d’atelier, Jean Tricoire, d’où les initiales TV. Il utilise l’image ultra moderne de la télévision, sans doute, mais Meubles TV n’a jamais fait de meuble de télévision !
Au début des années 50, Robert Vecchione rencontre Lucien Veillon, journaliste intellectuel spécialisé dans l’art et les arts décoratifs avec une vision très moderne. Vecchione est sous le charme et se laisse présenter de jeunes créateurs tout juste issus de l’école Camondo ou de l’ENSAD.
Convaincu de leur talent, il décide d’éditer leurs premières créations. Il édite ainsi le premier meuble de Janine Abraham, les toutes premières pièces de Pierre Paulin, de Pierre Guariche, d’André Monpoix et bien sûr d’Alain Richard.
Ces deux derniers deviennent d’ailleurs les créateurs exclusifs de Meubles TV dans la deuxième partie des années cinquante. Ils produisent pendant ces quelques années une gamme complète mais avec assez peu de pièces, 40 ou 50 modèles, pour la maison, le salon ou la chambre.
Au début des années soixante, ils déménagent de l’avenue d’Italie dans une usine ultra moderne en banlieue. Pour présenter leurs modèles, ils créent une boutique rue des Tournelles, et d’autres font de même, comme le décorateur Lapidouse qui crée une boutique Forum rue Vavin
La crise du début des années 70 et la concurrence viennent à bout de cette très belle entreprise de 400 personnes.
Vecchione est le premier à imaginer une ligne graphique dans le domaine du meuble avec deux très beaux logos, des factures et des papiers à en-tête, il est le premier à avoir son logo sur les camions de livraison. Tout le monde le prend pour un fou. Il est sans doute le premier à signer ses meubles du nom de l’éditeur et du créateur. Chaque pièce est estampillée, mais de manière moderne.
L’intérêt de cette production :
Vecchione a permis à une jeune génération de s’exprimer et ses choix se sont révélés très pertinents puisqu’ils sont restés comme les meilleurs pour les années suivantes.
Il crée une ligne très cohérente en deux périodes avant 56 et à partir de 56 avec la prédominance des créations de Richard et de Monpoix. Ces lignes créent un style qui influencera toute la création française des années 50/60.
Ces pièces sont des productions de série en toute petite quantité puisque leur modernité les rend difficiles à vendre auprès du grand public. Elles sont très bien dessinées et parfaitement proportionnées, sans élément décoratif, d’une très grande rigueur. Elles répondent à une volonté très fonctionnaliste de la part de leurs créateurs. Elles sont parfaitement adaptées à l’usage domestique du jeune couple moderne des années 50.
Et elles sont d’une très grande qualité d’exécution, les finitions sont très soignées, finies à la main, les placages très beaux et les aménagements intérieurs raffinés.
Ces pièces font preuve d’une grande invention formelle pour l’époque et sur les salons, elles représentent l’ultra modernité.
Bibliographie: catalogue de l’exposition à la galerie Pascal Cuisinier