Le bézoard est serti dans un chaton rond à dents de loup. La pierre grise et brunâtre sur le dessus a la semblance d’un œil.
Sur les côtés de la bague, des gravures difficiles à interpréter.
Pas de poinçons apparents. Testée argent.
La bague pèse 5.18g et mesure 19mm de tour de doigt.
Il s’agit d’une véritable bague de sorcier à bézoard ancienne et non un montage tardif !
Auvergne, probablement XVIe ou XVIIe siècle.
Objet rarissime sur le marché.
Histoire du bézoard et des bagues à bézoard
Le bézoard est une concrétion minérale qui se forme dans le tube digestif de certains ruminants. Il est censé soigner les morsures et piqûres d’animaux venimeux et, par extension, les empoisonnements. On l’appliquait directement sur les plaies pour extraire le venin.
En Europe, de la fin du XIIe au XVIIIe siècle, la pierre de bézoard était donc considérée comme un objet précieux au point d’être portée en pendentif, en bague, ou exposé, ornementée d’or comme objet de collection dans les cabinets de curiosités.
Des bézoards sont également décrits comme incrustés dans des objets du patrimoine religieux. C’est en particulier le cas d’objets reliquaires du XIIe au XIVe siècle tel que ceux du trésor de Trèves (Couverture d’évangéliaire) et des chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie limousine, tous décrits par les archéologues et historiographes, Léon Palustre et Xavier Barbier de Montault (1886 a et b). Ernest Rupin (1890).
En 1886, le journaliste Edmond Lainé écrit dans les colonnes du journal Le XIXe siècle, à l’occasion de l’Exposition internationale des sciences et arts industriels de 1886 à Paris où sont présentés les plus belles châsses et reliquaires de l’œuvre de Limoges : « Le lecteur n'ignore pas que le bézoard est la concrétion pierreuse qui se forme dans la poche des animaux et qui tient à l'alimentation. Les bézoards servaient d'amulettes pour la guérison des maladies des yeux. Les plus recherchés étaient ceux du singe et du crapaud. Aujourd'hui encore, le paysan d’Auvergne emploie comme amulette le bézoard, et plus communément l'agathe. »
Objet précieux que les familles princières et les savants collectionnaient. Enchassé dans une monture en argent, le bézoard est devenu « la bague du sorcier auvergnat ». Vue de face, le bézoard ressemble à un œil.
Quelques rares exemplaires de ces bagues de sorciers auvergnats sont conservés à la maison de la Ronade à Salers.