Maurice Chabas, artiste sensible et mystique nous livre un bord de mer aux accents symbolistes. Une douce harmonie et une grande quiétude émanent de cette marine.
Huile sur toile
Dimensions : 54 x 65 cm
Avec cadre : 67 x 77 cm
Maurice Chabas, son amour de la Bretagne
Né à Nantes, Maurice Chabas a gardé toute sa vie l'amour des paysages bretons, source essentielle de son inspiration.
La Bretagne, région qui l'a beaucoup inspiré revêt cette dimension de sérénité énigmatique caractéristique de l’artiste.
Une nature apaisée empreinte d’une douce harmonie .
Maurice Chabas s'oriente naturellement vers le paysage, lui conférant souvent une atmosphère particulière, contemplative et mystique.
Sérénité, contemplation, calme, traduisent l’état d’esprit du peintre au moment de la création, reflétant la quiétude inébranlable et toute intérieure de l'artiste
Dans notre tableau particulièrement lumineux, seule la voile rouge d’un bateau anime l’oeuvre sans que ce vif accent ne brise la douce harmonie qui se dégage du paysage.
« De tous ces paysages émanent la sérénité, la paix, comme un détachement suprême. Les choses semblent avoir perdu leur matérialité. Leur beauté tend au désir du beau absolu, de celui qui sera à la fois harmonique et géométrique » Ecrit du journaliste et critique d’art Léon de Saint-Valéry sur les paysages de Maurice Chabas
Biographie
Les Chabas : une famille d'artistes
Maurice Chabas est né à Nantes. Fils d’un riche négociant amateur de peinture, il est le frère aîné du peintre Paul-Émile Chabas.
son père, peintre amateur, encourage la vocation artistique de ses deux fils Maurice et Paul, tandis que leur frère aîné, Charles, reprendra l'affaire de commerce familial. Après avoir suivi les cours de l’école des Beaux-Arts de Nantes, les deux jeunes hommes, dont la famille a déménagé à Paris, y bénéficient des enseignements de l’académie Julian. Tous deux élèves de William Bougereau et de Tony Robert-Fleury, ils empruntent peu à peu des voies très différentes. Plus proche de ses maîtres, Paul-Émile développe plutôt un style mondain, s’attachant à la figure féminine et au nu. À l’inverse, Maurice, après s’être consacré à un préraphaélisme galant dans les années 18901, se tourne progressivement vers le paysage symboliste. C’est cette seconde phase qui assure à Maurice Chabas nombre d’achats par l’État.
Entre 1907 et 1934, pas moins de treize œuvres de Maurice Chabas, principalement des paysages peints à l’huile, sont en effet acquises par l’administration des Beaux-Arts.
La plupart de ces toiles sont inspirées de la Bretagne
Maurice Chabas, un peintre atypique
Il produit, de façon simultanée, une œuvre aux esthétiques les plus diverses. Passant indifféremment d’un académisme au Symbolisme, au Nabi ou à une certaine abstraction, il refuse de s’inscrire dans une esthétique unique et cherche avant tout à élever l’esprit et à révéler la Beauté. Ses réflexions métaphysiques et sa quête spirituelle le mène à fréquenter des théologiens, des mystiques hindoux, des astronomes comme Camille Flammarion, des spirites et occultistes dont Joséphin Péladan, fondateur du Salon de la Rose-Croix où il expose de 1892 à 1897.
Cette pluralité de styles se fonde sur une même conception idéaliste et spiritualiste, qui anime tout son oeuvre. Chabas, en effet, était convaincu du rôle social de l’artiste en tant que guide spirituel.
Il participe aux Salons et aux Expositions universelles de Paris en 1900 et de Bruxelles en 1910.
Les peintures de décoration
En 1895, il obtient la commande de la décoration du buffet de la gare de Lyon-Perrache avec quatre grandes toiles marouflées représentant des Allégories à la gloire de la soierie lyonnaise.
En 1898, il remporte le concours ouvert pour la décoration de la salle des mariages de la mairie de Vincennes. Il y réalise un ensemble de sept toiles marouflées en 19027.
En 1900, il réalise la toile de Marseille pour la grande salle du restaurant Le Train bleu de la gare de Lyon à Paris.
La fin de vie
Il ne peint plus pratiquement que des sujets religieux dans une grande luminosité vaporeuse qui tend vers l'abstraction. Il vit replié loin des siens, et s'éteint ainsi le 11 décembre 1947 chez lui à Versailles.
Bibliographie
• Léon Bazalgette, « Le Salon de la Rose-Croix », Essais d'art libre, Girard, Paris, 1892.
• Henry Frantz, « Les peintures décoratives de la nouvelle gare de Lyon », L'Art décoratif, 1901, pp. 94-106.
• Comte Léonce de Larmandie, L'entr'acte idéal, Chacornac, Paris, 1903.
• Ulrich Thieme et Felix Becker, Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, E. A. Seemann, Leipzig, 1912.
• Gustave Kahn, « Maurice Chabas », L'Art et les artistes, n°9, avril 1913.
• Collectif, Maurice Chabas organise une exposition, 18 avril 1915[réf. incomplète].
• Gustave Kahn, Maurice Chabas, éditions Galerie Devambez, Paris, 1922.
• Maurice Chabas et Gustave Kahn, Maurice Chabas - Le calme et la poésie dans la nature, catalogue d'exposition, plaquette in 12°, Bruxelles, galerie des Artistes français
• André Castelot, Maurice Chabas, éditions Galerie Bernheim-Jeune, 1952.
• Germaine Chanteaud, « Maurice Chabas », Revue d'Histoire du XIVe
• Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, vol.2, Les Éditions de l'Amateur, 1972.
• Philippe Jullian, Les Symbolistes, collection « Bibliothèque des arts », Ides et Calendes, Neuchâtel, 1973.
• Robert Pincus-Witten, Occult symbolism in France - Joséphin Peladan and the "Salons de la Rose-Croix", Garland Publishing, New York, 1976.
• Collectif, Les peintres de la génération d'Aristide Briand dans les collections du musée des beaux-arts de Nantes, mai 1982, p. 25-26.
• Janine Mery, Pelada, l'ésotérisme et les peintres de la Rose-Croix, Maîtrise Paris IV-Sorbonne, 1990.
• Jean-Jacques Lévêque, Les années de la Belle Époque, Ed. Illustrated, 1991
• Jean Da Silva, Le Salon de la Rose-Croix, 1892-1897, Syros-Alternatives, Paris, 1991.
• La mosaïque de l'hémicycle du Cinquantenaire, Brabant Tourisme, mars 1992.
• Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
• Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol.3, Gründ, 1999.
• Snoeck-Ducaju, Les Peintres de l'âme, Gand, 1999.
• Agnès Noblet, Jean-Philippe Bouilloud, Sylvie Camet, Un Univers d'artistes, Éd. l'Harmattan, 2003, 548 p. (ISBN 2-747554-17 1).
• Myriam de Palma, « Maurice Chabas (1862-1947) et les mondes de l'au-delà », Bulletin de la Société de l'art français, 2004, pp. 379-398.
• Myriam Reiss-de-Palma, Maurice Chabas (1862-1947), catalogue raisonné de l'artiste et thèse en histoire de l'art, Paris IV Sorbonne, 19 novembre 2004
• Françoise Daniel, Les peintres du rêve en Bretagne - Autour des symbolistes et des Nabis du musée, éditions du musée des Beaux-Arts de Brest, 2006.
• Myriam de Palma, Maurice Chabas, peintre et messager spirituel (1862-1947), Somogy Éditions d'art, 2009.
• Sylvie Carlier, Le symbolisme en Rhône-Alpes - De Puvis de Chavannes à Fantin-Latour, 1880-1920, éditions du musée Paul-Dini, Villefranche-sur-Saône, 2010.
Musées
États-Unis
• Détroit, Detroit Institute of Arts, « Sérénité »,
Finlande
• Helsinki, Musée Ateneum
France
• Paris: - Petit Palais
- Gare-de-Lyon, Le Train bleu : Marseille, 1900
- Mairie du 14e arrondissement de Paris
• Lyon, gare de Lyon-Perrache : Allégories à la soierie Lyonnaise,
• Bourgoin-Jallieu, musée municipal.
• Brest, musée des beaux-arts de Brest
• Chambourcy, mairie : Paysage, huile sur toile.
• Laval : musée du Vieux-Château :
• Moirans, église Saint-Pierre et Saint-Paul, Saint-Pierre
• Poissy, musée d'Art et d'Histoire
• Quimper, musée des beaux-arts
• Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental Maurice Denis
• Vincennes, hôtel de ville, ensemble d'œuvres classées aux
monuments historiques en 1982