Un joueur de cithare
crayon de carbone sur papier fin
8,5 x 3,3 cm
En bon état de conservation
Encadré : 35 x 24 cm
Provenance : Succession de l'artiste et par héritage à l'ancien propriétaire
Ce minuscule dessin est comme un concentré de l'art de Rochegrosse et de la force de conviction de ces petits dessins qui sont les premières idées de l'artiste pour des compositions élaborées.
C'est aussi un excellent témoignage de sa passion pour la reconstitution de scènes antiques ou historiques, dont il doit être l'un des maîtres, dans un esprit symboliste qui lui est très particulier.
Ce dessin se trouvait dans l'atelier de l'artiste, comme les autres qui seront présentés ici. Il s'agit de dessins préparatoires, destinés par l'artiste à créer des compositions telles que des illustrations ou des peintures. C'est pourquoi ils sont dessinés sur du papier très fin.
Georges-Antoine Rochegrosse est né d'Élise Marie Bourotte (1828-1904) et de Jules Jean Baptiste Rochegrosse, décédé en 1874. En 1875, sa mère se remarie avec le poète Théodore de Banville, dont Georges-Antoine devient le fils adoptif. Il fréquente les artistes et les auteurs que son beau-père reçoit chez lui : Paul Verlaine , Mallarmé , Arthur Rimbaud , Victor Hugo et Gustave Flaubert .
Il commence sa formation de peintre avec Alfred Dehodencq, puis entre à l'Académie Julian à Paris en 1871, dans les ateliers de Jules Joseph Lefebvre et de Gustave Boulanger et termine ses études à l'École des Beaux-Arts de Paris.
Au début de sa carrière, il pratique la peinture d'histoire et l'art symboliste. Peintre reconnu et apprécié par la bonne société, Rochegrosse est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1892. Puis il se tourne vers l'orientalisme en découvrant l'Algérie en 1894, où il rencontre Marie Leblon, qu'il épouse en 1896. Elle fut l'amour de sa vie, sa femme, sa muse et son modèle.
Il s'installe avec sa femme à El Biar, dans la banlieue d'Alger, en 1900. Il se rend chaque été à Paris où il est membre du jury du Salon des artistes français. En 1910, Rochegrosse fait construire un atelier, Dar es Saouar, où il reçoit ses élèves. La même année, il est promu officier de la Légion d'honneur.
Il est profondément marqué par la Première Guerre mondiale et par la mort de sa femme en 1920 à la suite d'une maladie contractée à l'hôpital d'Alger où elle était infirmière. Inconsolable, il va jusqu'à ajouter le M de Marie à sa signature (GM Rochegrosse).
Il est admiré par ses contemporains, notamment par son beau-père Théodore de Banville ou Conan Doyle.