(Saint Mandé 1868 – Paris 1959)
Portrait de fillette à la lecture
Huile sur toile
H. 100 cm ; L. 72,5 cm
Signée en bas à droite et datée 1912
Fille d’un pasteur originaire du Gard et d’une femme anglaise, Alice Bastide grandit à Paris. Élève de l’Académie Jullian, elle débute son apprentissage sous les conseils d’Henri Royer et de François Schommer. Le développement de son art s’oriente principalement vers les natures mortes, sans pour autant délaisser totalement le portrait et le paysage. Son autre spécialité pour laquelle elle reçut de nombreux prix, est la miniature. Au Salon de 1914 elle reçoit le prix Maxime David couronnant la meilleure pièce alors que ses finesses sont déjà remarquées par la critique de presse dès 1907. Couronnement, en 1926 elle reçoit une médaille d’or au Salon pour sa miniature Coquetterie.
En 1896, la jeune femme épouse un homme du Gard, Auguste Massebiaux, dont elle portera occasionnellement le nom. Ce dernier, avocat à la cour d’appel de Paris meurt en 1910. Le couple n’aura pas d’enfant. A ce moment elle est domicilié au 48 avenue d’Orléans (plus tard nommée avenue du général Leclerc) à Paris où elle vivra jusqu’à sa mort en 1959.
Jusqu’au milieu des années 1930 elle continue d’exposer au Salon des Artistes Français avec une manière très proche de l’impressionnisme, lumineuse et vigoureuse.
En 1912, deux ans après la mort de son époux, Alice Bastide est certainement encore marquée par la tristesse de son deuil. Les tons de notre portrait de fillette et le cadre qu’elle lui assemble sont sombres et lourds. Cette enfant coiffée d’un bonnet brodé, est penchée sur sa lecture, les cheveux détachés s’écoulant sur une robe d’intérieur en velours rouge. Ce portrait d’intimité sur fond sombre de tapisserie est encadré par un ornement néo-gothique en carton. Le style particulier et inhabituel sur un portrait, qui plus est d’enfant, reste tout à fait cohérent à l’image et confère à l’ensemble un caractère exceptionnel.