Ils ont été fabriqués dans les ateliers du prestigieux et célèbre orfèvre et joailler Auguste Dufour à Bruxelles,établi place royale.
Les armoiries d'alliance sur le haut de chaque plats sont celles du prince Charles Marie d'Arenberg (1831-1896) et de son épouse hongroise Julia Hunyady de Kethely(1831-1919) , princesse douairière de Serbie.
Leur histoire d'amour défraya la chronique dans le troisième quart du dix-neuvième siècle.
La princesse Julia fut à l'époque de leur rencontre à Venise en 1864 , la princesse consort de Michel III Obrenovich (1823-1868), prince régnant de Serbie.
D'origine hongroise , la jeune Comtesse Julia Hunyady de Kethely, fit la rencontre du jeune souverain à Vienne où il était en exil de 1842 à1858.
Ces frères sont de grands adeptes des mouvements libéraux et nationalistes hongrois et se lient d'amitié avec le jeune souverain serbe qui se bat pour l'indépendance de sa Serbie encore sous protectorat ottoman.
Ils se marient en 1854 mais le mariage ne sera jamais une réussite sentimentale.
Le jeune prince ne se passionne pas que pour l'indépendance de son pays et enchaîne les aventures amoureuses.
Rappelé dans son pays en 1858 lors retour de son père( à qui il avait pourtant succédé) sur le trône de Serbie , le prince se prépare à rejouer un rôle majeur à la tête de la Serbie. En 1860 ,au décès de son père , il lui succède pour la deuxième fois .
Entre la très catholique Princesse Julia et le très orthodoxe peuple serbe , le courant ne passera jamais.
Lasse d'une opinion publique défavorable, elle accepte une mission diplomatique importante à Londres.
Elle doit y remettre la cause Serbe sur la table du gouvernement britannique et réussit à rencontrer le ministre des affaires étrangères et le premier ministre . Les portes de la Reine Victoria restent malheureusement fermées pour ne pas causer d'incident diplomatique avec le sultan turque.
C'est au retour de Londres que la princesse qui n'a vraisemblablement pas grande envie de rentrer chez elle , passe de longues mois Paris et puis à Venise où elle rencontre le jeune Charles Marie d'Arenberg. C'est le coup foudre et leur relation fait scandale en Serbie.
La jeune princesse demande et obtient le divorce . Elle conserve une demeure à Vienne ,son château en Hongrie et une rente annuelle.
S'inquiétant de son état matrimonial , elle demande conseil au nonce apostolique à Vienne. La très catholique princesse reçoit une douche froide. Son mariage a beau être annulé pour l'église Serbe-Orthodoxe, pour l'église catholique elle est toujours mariée...
Mais la vie et le trône d'un souverain serbe sont chroniquement en danger dans les Balkans tumultueuses du dix-neuvième siècle.
En 1868 son ancien époux se fait assassiner dans un parc à Belgrade . La voilà veuve pour sa Sainte Eglise Catholique .
Neanmoins il faudra encore 8 ans avant qu'elle se marie avec son prince charmant. Ils connaîtront une belle et tranquille vie de couple , voyageant entre leurs demeures en Belgique , au Luxembourg,en Hongrie et à Vienne. Ils mourront sans postérité...