Un couple, 1909
signé et daté en bas à droite
Fusain et rehauts de craie blanche
23 x 23 cm
Encadré sous verre : 33,8 x 33,8 cm
Cette œuvre est très représentative de l'art de Jules Chéret, plein de délicatesse et de fantaisie.
Nous sommes dans l'univers du Carnaval, particulièrement cher à Jules Chéret, avec ce personnage masculin déguisé en Pierrot.
On retrouve la touche très libre et vivante de l'artiste au service de l'ambiance festive et insouciante qui a fait de lui l'une des figures les plus emblématiques du Paris de la Belle Époque.
Jules Chéret est évidemment connu pour les affiches publicitaires qu'il créa pour les cabarets, les music-halls et les théâtres tels que l'Eldorado, l'Olympia, les Folies Bergère, le Théâtre de l'Opéra, l'Alcazar d'Été et le Moulin Rouge.
Mais on lui doit aussi des oeuvres assez originales comme un extraordinaire ensemble décoratif au Palais des Rois de Sardaigne à Nice : cette galerie Chéret terminée en 1908, qui célèbre les fêtes niçoises de la Belle Epoque en six panneaux consacrés aux « Batailles de fleurs » et au « Carnaval ». On peut citer encore Le rideau de scène du théâtre du Musée Grévin, qu'il peint en 1900.
Ses œuvres sont influencées par les scènes de frivolité représentées dans les œuvres d'artistes rococo tels que Jean-Honoré Fragonard et Antoine Watteau.
Il est tellement sollicité qu'il étend son activité à la publicité pour les pièces de théâtre des troupes itinérantes, puis pour les boissons et liqueurs, les parfums, les savons, les cosmétiques et les produits pharmaceutiques. Il finit par devenir une force publicitaire importante, ajoutant à sa liste de clients les compagnies de chemin de fer et un certain nombre d'entreprises manufacturières.
Au fur et à mesure que son travail devenait plus populaire et que ses grandes affiches montrant des femmes modestes et libres d'esprit trouvaient un public plus large, les experts ont commencé à l'appeler le "père de la libération de la femme". Auparavant, les femmes étaient représentées dans l'art comme des prostituées ou des puritaines. Les femmes des affiches de Chéret, joyeuses, élégantes et pleines de vie - les "Cherettes", comme on les appelait populairement - n'étaient ni l'une ni l'autre. L'affiche de Chéret était une libération pour les femmes de Paris et annonçait une atmosphère sensiblement plus ouverte à Paris, où les femmes pouvaient se livrer à des activités autrefois taboues, telles que porter des corsages échancrés et fumer en public. Ces "Cherettes" étaient largement vues et reconnues, et un écrivain de l'époque a déclaré : "Il est difficile de concevoir Paris sans ses "Cheréttes"".
En 1895, Chéret a créé la collection des Maîtres de l'Affiche, une importante publication d'art composée de reproductions de petite taille présentant les meilleures œuvres de quatre-vingt-dix-sept artistes parisiens. Son succès a inspiré une industrie qui a vu l'émergence d'une nouvelle génération d'affichistes et de peintres tels que Charles Gesmar et Henri de Toulouse-Lautrec. Georges de Feure est l'un de ses élèves.
À un âge avancé, Chéret se retire à Nice, sur la Côte d'Azur, dans un climat agréable. Il meurt en 1932 à l'âge de quatre-vingt-seize ans et est enterré au cimetière Saint-Vincent, dans le quartier de Montmartre à Paris.