Alfred Beau (1829-1907) formé au dessin et à l'aquarelle par son frère aîné Léopold, il suit les cours de dessin de Prosper Saint-Germain installé à Morlaix. Alfred Beau s'établit d'abord comme photographe. Il se réclame aussi de l'enseignement du peintre Camille Flers et d'Eugène Isabey.
En avril 1857, il épouse Adah-Ana Souvestre, dernière fille de l'écrivain Morlaisien, Émile Souvestre. Adah est également peintre aquarelliste et réalise elle aussi des faïences qu'elle expose à deux reprises au salon des Beaux-Arts.
Sans doute influencé par le peintre et céramiste Michel Bouquet et par le regain d'intérêt pour la céramique pendant le Second Empire, il devient peintre de tableaux sur faïence et expose des plats décoratifs et des plateaux d'inspirations diverses.
Après 1870, après avoir proposé ses services à la faïencerie quimpéroise HB qui refuse de l'embaucher, car Alfred Beau exige de signer ses pièces, il finit par être pris par la veuve d'Arthur Porquier comme directeur artistique de la faïencerie Porquier à Quimper. Il en prend ensuite la direction et la faïencerie prendra plus tard le nom de Porquier-Beau.
Alfred Beau crée alors de nombreux modèles : des scènes de genre pittoresques, des scènes de foires et de marchés, des représentations des métiers traditionnels, des pardons, des mariages et fêtes, des décors botaniques inspirés des estampes japonaises... Il pousse l'illusionnisme jusqu'à créer, entre autres, des instruments de musique en faïence.
Il présente ses créations aux salons parisiens et aux expositions universelles, en particulier à l'Exposition universelle de 1878 où il obtient une médaille d'argent pour son violoncelle en faïence. Alfred Beau a été l'artisan du renouveau de la céramique à Quimper ; il est vite imité par les autres faïenceries quimpéroises.
En 1880, il est nommé conservateur du musée des Beaux-Arts de Quimper. Ami d'Alfred Guillou et de Théophile Deyrolle, il s'attache à constituer une collection d'inspiration bretonne, créant notamment en 1885 un diorama illustrant une noce bretonne sortant d'une chapelle composée de 44 mannequins.