Cadre Art Nouveau aux initiales J.C.G en bois pyrogravé et peint à motifs de fleurs et de feuilles, daté 4 septembre 1904 dans un cartouche en bas au centre. Verre anti-reflet.
La chromolithographie est le terme choisi en 1837 par le lithographe Engelmann pour désigner son procédé d’impression lithographique en couleurs, fondé sur l’impression couleur par couleur, jusqu’à 16 différentes. Chaque couleur était posée sur une pierre lithographique et le même document passait d’une pierre à l’autre avec des repérages précis.
Caractéristique principale de l’Art Nouveau, la nature florale et son mouvement sont réinterprétés avec poésie par ce nouveau style artistique aux lignes courbes en coup de fouet. La figure féminine règne sur cette ornementation, aux côtés de fleurs, de papillons, de libellules, d’insectes et de vagues stylisés. Elle y incarne à elle seule ce mouvement qui la glorifiera en l’idéalisant tour à tour en nymphe, femme fatale ou danseuse, tantôt émergeant des vagues, tantôt tourbillonnante, parfois naissant d’une corolle, telle une femme-fleur tirant sa force de la nature même. Dotée d’un canon éminemment sensuel, son innocence virginale y rivalise avec une connaissance charnelle sous-jacente : les tourbillons mystiques de l’Art Nouveau s’enroulent autour de contours d’un classicisme immuable, dont l’inspiration utopiste côtoie le cauchemar gothique, à la frontière entre Préraphaélisme et Symbolisme. Notre femme-nénuphar au charme envoûtant et au regard vert fatal accompagnée de son encadrement d’époque, nous y plonge ici complètement.
Bibliographie
Marc Restellini, L’Art Nouveau, la Révolution Décorative, Editions Skira, 2013.
Jean-Michel Leniaud, L’Art Nouveau, Editions Citadelles & Mazenod, 2009.