Poids de l'ensemble 4,8 kilogrammes
Hauteur 47 cm
Tétard Edmond (Edmond Louis) fondateur de la maison d’orfèvrerie Tétard à Paris, *21.9.1838, Paris 10e, † 20.4.1901), Fils du comédien à succès Edme Joseph Louis Tétard et de Marie Thérèse Florentine Seigner.
Durant son enfance, son père appartient successivement aux théâtres parisiens de Belleville, du Vaudeville (1843-1850), de l’Odéon (1850-1854), puis au réputé théâtre français de Saint-Pétersbourg fréquenté par la cour russe, lui valant la médaille d’or de l’ordre de saint Alexandre Nevski (le 13.5.1869). Edmond passe ainsi une partie de sa jeunesse en Russie.
Son père, retiré ensuite en France pour sa retraite s’adonne à la sculpture de figurines dans le genre de Dantan (Gazette anecdotique littéraire, artistique, 1888 ; Le Figaro, 16.8.1888). La famille échange quelques lettres avec la cour russe : elle est remerciée par le tsar pour l’envoi d’un album par Edmond en 1868, puis par la grande duchesse Csarewna pour portrait en bronze de S.A.I. par Edme en 1869. Le 3.2.1872, Edmond T. épouse à Paris Lucie Marie Raingo , fille de Gabriel Jules Raingo famille spécialisée dans les pendules et bronzes d’ameublement, et d’Adélaïde Louise Jazet, issue d’une famille de graveurs.
Lors de la naissance de leurs enfants, Alice, Juliette , Jacques et Georges , le couple habite 114 rue de Turenne, Paris 3e, et Edmond Louis est alors indiqué comme « employé de commerce » jusqu’en 1876 puis « employé ».
Les différents enfants sont déclarés par l’entourage du couple, notamment Pierre Ratel doreur sur métaux, Pierre Bonnard, fabriquant de bronzes, Jacques Ernest Mottheau fabricant de bronzes, Philis Fray orfèvre, Léon Alfred Desbrosses orfèvre. Le 9.8.1880, Edmond T. insculpe son poinçon d’orfèvre, avec le symbole de la marmite dite « huguenote » reprise du poinçon d’Émile Hugo dont il prend la succession.
Hugo a dirigé depuis 1851 à Paris, 4 rue Béranger, une fabrique d’orfèvrerie spécialisée dans les pièces de forme pour un luxe bon marché (services de table, corbeilles, candélabres), lauréate d’une médaille à l’exposition universelle de 1867.
Deux mois après l’insculpation d’Edmond, Hugo biffe son poinçon. L’Annuaire-almanach du commerce…, indique encore les deux orfèvres 4 rue Béranger entre 1881-1891. Tétard s’entoure d’artisans et artistes de qualité pour créer des modèles et dépense beaucoup en la matière. En 1889, Tétard est remarqué à l’exposition universelle de Paris pour plusieurs créations: un surtout de table modelé par Quinton; une fontaine à main (de la composition de Henri Cameré, modelée à la fois par Boussard, et pour le groupe d’enfants par Auguste Moreau); des écritoires, miroirs, coupes et cristaux montés, et un grand service du marquis de Linarès. Un surtout du marquis de Linarès, passé sur le marché de Tétard fut modelé pour les statues par Émile Peynot et Mathurin Moreau, et les figures fondues par Rudier (Jaime Eguiguren Arts & Antiques, The Marquis of Linares Silver Masterpiece by Edmond Tétard, 2016). Il obtient une médaille d’or. Prevost, de la maison Tétard, obtient aussi une médaille de bronze d’orfèvrerie (Journal officiel de la République française, Lois et décrets, 20.10.1889, p.5217). La presse dit la fabrique alors importante: « MM. Fray, Tétard et Debain sont trois orfèvres dont la production suffirait à alimenter la plupart des magasins d’orfèvrerie de Paris et de la province .
En 1898, on rapporte un brevet de couvert à manger les moules chez l’inventeur, M. L.-E. Tétard, orfèvre, 4, rue Béranger, à Paris.
L’orfèvre, spécialisé dans la déclinaison d’orfèvrerie de style Louis XV en orfèvrerie d’argent, a une vaste clientèle de l’Amérique du Sud à la Russie. En 1900, à l’exposition universelle, il est membre du jury d’orfèvrerie.
Mort chez lui 4 rue Béranger à Paris, il est enterré le 22.4.1901, avec éloges funéraires de ses confrères Louis Aucoc et A[lphonse]. Debain. L’acte de décès le dit décoré de la médaille militaire, officier d’académie. La nécrologie le dit ancien vice-président de la Chambre syndicale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, et vice-président du Syndicat des fabricants d’orfèvrerie d’argent (Revue de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie…, 4.1901). Le poinçon d’Edmond Tétard cesse le 9.2.1903. Ses trois fils reprennent l’affaire sous la raison Tétard frères.