Cadre en bois chantourné Art Nouveau en bambou. Verre anti-reflet.
Après plus de deux cents ans de relatif isolement, l’ouverture du Japon au commerce international durant le XIXe siècle conduisit à des changements sociaux, politiques, artistiques et culturels sans précédent. Dès le début du XXème siècle, la peinture, la gravure et l’illustration se métamorphosent à plusieurs niveaux.Pleinement ancrée dans la modernité ambiante japonaise, notre gravure sur bois appartient au mouvement de la Nouvelle Estampe dit Shin Hanga, littéralement traduisible comme “estampes faites récemment”. Ces oeuvres étaient principalement destinées au tourisme artistique et à l’importation occidentale. Les quatre genres principaux de la tradition du shin hanga sont, par ordre d’importance, les paysages, les images de belles femmes, les acteurs et les motifs de fleurs et d’oiseaux. Le genre du paysage, dit Fukeiga, est très en vogue au début du XXème siècle parmi les écrivains et les artistes nostalgiques des modes de vie traditionnels face à la modernité connue par le Japon durant cette période. Représentant des paysages japonais inspirés d’Hiroshige à l’époque Edo, elles sont imprégnées de réalisme et possèdent des contours fortement marqués, exprimant ainsi toute la force ou la sérénité de la nature débordante de japonité et vierge de toute industrialisation. Notre estampe du Mont Fuji par Masao l’illustre bien, avec, au premier plan son unique habitation rustique et son pêcheur solitaire d’une époque déjà surannée.
Bibliographie:
Vagues de Renouveau, estampes japonaises modernes 1900 – 1960, chefs d’oeuvre du musée Nihon no hanga, Amsterdam, catalogue d’exposition, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, 2018, 535.p.