Elle est composée d'un coq sculpté en haut relief ainsi que d'un phylactère où sont inscrits les mots LAN FER ...
La particularité de cette sablière est la présence de petits fleurettes sculptées en incisions. Une vraie rareté.
Cette sablière provient d'une collection aveyronnaise.
Travail de la fin du Moyen Âge ou du début de l'époque moderne. XVe ou XVIe siècle
105cm de long
24cm de large
10cm d'épaisseur environ
Les sablières, texte de Marielle Brie :
Cet élément en chêne n’est bien souvent connu que des Bretons sans qu’ils soient les seuls à l’employer. Indispensable de la charpente, la sablière est une poutre horizontale appuyée sur le mur ; elle supporte les charges d’un plancher ou plus généralement d’une partie des charges verticales de l’édifice. Avant d’installer cette pièce délicate, on déposait traditionnellement un lit de sable dans l’emplacement qui lui était réservé. En plaçant l’élément, le sable s’écoulait lentement et doucement au fur et à mesure que la poutre prenait place, assurant ainsi sa stabilité et son horizontalité parfaites. Eu égard aux précautions particulières prises pour son installation, la poutre pris le nom de sablière.
Bien plus haut perchées que ne l’étaient les vitraux ou les oeuvres offertes à la vue des fidèles, les sablières offraient pourtant un espace d’expression artistique commode dont s’emparèrent les charpentiers et les menuisiers entre la fin du XVe et le XVIIe siècles.
Une promenade dans les églises bretonnes révèle la spécificité régionale de ces éléments de charpente. Deux caractéristiques permettent d’en appréhender mieux les formes. La première tient à ce que l’emplacement des sablières, souvent très haut, régulièrement dans l’ombre, rend parfois difficile la lecture des ornements. La seconde découle de la première : l’emplacement n’étant pas favorable au discours religieux, les sujets profanes y sont tolérés et l’imagination des artisans de se libérer. D’où une diversité stupéfiante de sujets fantaisistes empruntant aussi bien au quotidien de l’époque qu’à des légendes éveillant les souvenirs païens. Car longtemps, le christianisme n’a d’autre choix que de vivre en bonne intelligence avec les résurgences de mythes locaux et de créatures héritées de cultes anciens...