Cette technique prend ses racines dans l'art de la Tarsia Géométrique, une marqueterie de bois fine aux décors à tendance géométrique, très répandue dans l'Espagne musulmane dès le Xe siècle. Ces combinaisons y sont employées pour orner des portes en bois par exemple, mais aussi à une échelle moins monumentale, des peignes ou encore des coffrets, tous sortis des ateliers de Cordoue et de Grenade . C'est sans doute par le biais du commerce méditerranéen que cette technique arrive en Italie au XIVe siècle où elle est adaptée et consacrée par la Bottega des Embriachi. Toutefois, dans les citées du Nord de l'Italie où l'attrait pour les objets de luxe orientaux fleurit et prospère, le procédé retient l'intérêt des commanditaires au moins jusqu'au XVIe siècle.
Ce superbe coffret illustre comment, à la fin du Moyen Âge, en substituant aux œuvres orientales leurs propres produits manufacturés, les ateliers d'Italie du Nord maintiennent leur emprise sur le marché du luxe européen. Ces réalisations sont écoulées par des négociants de Lucques, Gênes ou encore Venise sur place mais aussi dans les foires et grands centres urbains de l'époque, comme Bruges ou encore Paris, où les élites semblent adopter le même goût pour l’exotisme que leurs homologues de la péninsule italienne .
L'intérieur du coffret est tapissé d'un beau papier estampé à décor de fleurs présentant quelques traces de dorures