Boxeur - Luc-albert Moreau (1882-1948)

huile sur toile
réentoilée
signée en bas à droite « Luc-Albert Moreau »
contresignée, titrée et datée au dos « Luc-Albert Moreau – L’Abandon – 1929 »

France
1929
châssis : haut. 55 cm ; larg. 38 cm
cadre : haut. 75,5 cm ; larg. 58,5 cm
sujet : boxe, boxeur, sport

Après la guerre, Luc-Albert Moreau se consacre à l'art de la lithographie et compose la suite intitulée Physiologie de la boxe (1926-1929), qui fait date dans l'iconographie sportive. Luc-Albert Moreau peint alors une suite de tableaux dont le sujet est la boxe : dont « Knock-Out », huile sur toile, vers 1927, conservé aujourd’hui à la National Gallery of Ireland, ou notre tableau « L’Abandon » huile sur toile de 1929.

Biographie :
Luc-Albert Moreau (1882-1948) est un artiste peintre, graveur, lithographe et illustrateur français, proche à ses débuts du groupe dit de la Bande noire, puis de la Section d'or.

Après des études de droit avortées, mais diplômé de l'École des langues orientales, Luc-Albert Moreau entre à l'académie Julian en 1905 et fréquente l'atelier de Jean-Paul Laurens où il se lie avec André Dunoyer de Segonzac. Deux ans plus tard, il rejoint l'académie de la Palette, du côté du quartier du Montparnasse : outre Dunoyer de Segonzac, il est proche alors de Jean-Louis Boussingault, et le trio part en villégiature à Saint-Tropez durant l'été 1908 et peint ensemble.

Luc-Albert Moreau vit à cette époque au 15 rue du Cherche-Midi. Il expose au Salon des indépendants pour la première fois cette année-là. Le peintre Valdo Barbey est également son ami.

Il est proche à ses débuts du groupe dit de la Bande noire (peintres qui regroupe des artistes autour de 1900, rejetant les teintes claires des post-impressionnistes alors à la mode).

Du 20 novembre au 16 décembre 1911, Luc-Albert Moreau expose dans le cadre de la Société normande de peinture moderne qui organise sa première exposition parisienne, à la Galerie d'art ancien et d'art contemporain située au 3 rue Tronchet, puis, en 1912, aux côtés des cubistes, au Salon d'automne, ensuite à la Section d'or (Le groupe de Puteaux ou Section d'or sont les noms donnés à un groupe d’artistes et de critiques étroitement liés au Cubisme), et enfin, il est invité par les membres du Blaue Reiter pour exposer à Munich.

Mobilisé en août 1914, nommé lieutenant d'infanterie, Luc-Albert Moreau est grièvement blessé en juin 1918 à Compiègne : durant ces années qui le marquent terriblement, il exécute de nombreux dessins, dont il tire la Suite de Guerre, l'un de ses plus beaux travaux gravés.

En 1919, Luc-Albert Moreau est élu vice-président de la Société des artistes indépendants. En 1925, il rachète avec André Villeboeuf et André Dunoyer de Segonzac la maison de Charles Camoin située à Saint-Tropez et la rebaptisent « Le Maquis ». Par le biais d'Hélène Jourdan-Morhange, sa compagne, qui était la veuve du peintre Jacques Jourdan, il se lie d'amitié avec le musicien Maurice Ravel, le graveur Daragnès et Colette. Le couple, domicilié à Paris, se rend régulièrement à ce qu'Hélène Jourdan-Morhange appelle « la petite chaumière de Luc-Albert Moreau », Le Petit Moulin ou « Manigot » aux Mesnuls, à proximité de Montfort-l'Amaury où se trouvait le domicile de Ravel, le Belvédère.

Début 1947, il dessine les costumes pour Khamma de Claude Debussy, donné au Théâtre de l'Opéra-Comique à la fin du mois de mars.

Luc-Albert Moreau meurt le 29 avril 1948 à Paris. Il est enterré avec Hélène Jourdan-Morhange au cimetière des Mesnuls.

En juin-juillet 1949, la Bibliothèque nationale lui rend hommage en accueillant une exposition regroupant ses estampes et livres illustrés, où Claude Roger-Marx l'inscrit dans la lignée d'Honoré Daumier et d'Odilon Redon. Colette publie en 1949, chez l'éditeur Manuel Bruker, « En pays connu », illustré de 31 lithographies de Moreau.