Rouge et jaune, 1955
Huile sur toile
Signée et datée “55” en bas à gauche ; datée “55” au verso
27 x 35 cm
Né à Constantine en 1921, Marcel Bouqueton passe son enfance en Algérie. Manifestant très tôt un intérêt pour le dessin et la peinture, il intègre l’École des Beaux-Arts d’Alger en 1938. Arrivé à Paris en 1946, il poursuit sa formation à l’École des Beaux-Arts. De retour en Algérie, il part seul à la découverte des paysages de la Kabylie et des Aurès qui marqueront profondément sa peinture. Avant que n’éclate la guerre d’indépendance, Marcel Bouqueton s’installe définitivement en région parisienne. Il expose pour la première fois au Salon des Réalités Nouvelles de 1956 et reçoit le Prix d’Art Félix Fénéon.
S’émancipant de l’académisme de l’École d’Alger demeurée en marge des mutations que connaît la peinture occidentale, Marcel Bouqueton compte parmi les artistes qui ont marqué de leur empreinte l’histoire de l’art du Maghreb. Se détournant de l’art figuratif dès 1952, il appartient à la Nouvelle École de Paris qui se réclame de l’art abstrait d’après-guerre. Plusieurs critiques de l’époque, dont Georges Bousaille, se montrent attentifs au travail de l’artiste, louant la sensibilité et la justesse des tons de ses paysages qui, progressivement, s’éloignent du motif.
Rouge et jaune, huile sur toile réalisée en 1955, témoigne de la volonté de l’artiste de composer une vision inédite à la surface de la toile. Puisant l’inspiration dans le souvenir de la lumière méditerranéenne de son Algérie natale, il se concentre sur l’ordonnancement des formes et des couleurs pures en étudiant rigoureusement la structure de la composition grâce à des dessins préparatoires (dont nous présentons un exemple dans notre sélection d’oeuvres sur papier). Marcel Bouqueton abandonne ici les tracés noirs qui délimitaient jusqu’alors ses aplats de couleurs. L’artiste développe un chromatisme harmonieux imprégné de lumière, recourant à une palette réduite de coloris chauds, de grenats, de jaunes, de rouges et de bruns.
© A. BIOT