Rare Encrier - Ecritoire d'Epoque Empire -attribué à Biennais

 
De forme rectangulaire, surmonté d'un plat central avec couvercle percé de palmettes et anses en forme de houppe fleurie, tenu par deux putti ailés avec carquois sur le dos et queues en volutes, flanqué de deux encriers décorés de motifs en treillis et surmontés d'un couvercle percé avec pommeau en forme de gland, le corps avec niche pour stylo insérée, la frise centrée par un masque d'Apollon émettant des traînées feuillagées stylisées, sur une plinthe moulée, sur pieds pattes.

Simplement plaqué d'une belle ronce de frêne indigène, la composition générale de cet encrier, avec ses palmettes stylisées, ses masques d'Apollon solennels et ses putti anthropomorphes ailés à la queue en volute, rappelle les dessins de Charles Percier et de Pierre François Léonard Fontaine, les architectes et décorateurs de Napoléon qui ont fourni certains des motifs les plus célèbres de l'époque. Un encrier en ébène très proche, de conception identique au nôtre, se trouvait dans le bureau de Napoléon et est actuellement conservé au château de Reuil-Malmaison (inv. MM40.47.7227). Un autre encrier en amboine très proche, avec des victoires ailées à la place des putti, a été vendu à Kohn, Paris, le 17 décembre 2012, lot 82 (73 000 €). La popularité de ce modèle auprès de clients riches et importants est démontrée par un encrier apparenté monté avec une horloge dans la collection royale espagnole (J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio Nacional, Madrid, 1987, n° 253, p. 268). De bois similaire et avec des montures de frise identiques, ce modèle présente des femmes assises à la place des putti et provient très certainement du même atelier que notre exemple. 
Le célèbre orfèvre Martin-Guillaume Biennais (1764-1843), grand partisan de Percier et Fontaine, est connu pour avoir conçu un certain nombre d'écritoires pour l'empereur et sa famille (P. Arrizoli-Clémentel, Burlington Magazine, mars 1998, p. 195-201). Bien qu'il ne subsiste aucun exemple exécuté connu de ces écritoires, un encrier apparenté sur le marché de l'art londonien, avec des montures de frise différentes et des cygnes au lieu de putti, est attribué à Martin-Guillaume Biennais et il est possible, étant donné les exemples apparentés réalisés pour la maison impériale, que notre écritoire ait été produit par son atelier.