(Paris 1883 – Paris 1954)
La Tour du Greffe à Saint Côme d’Olt
Huile sur toile
H. 61 cm ; L. 46 cm
Signée en bas à droite et située
Né à Paris en 1883, Paul Roblin débute dans les Arts en suivant les cours de Germain Pilon où il apprend les techniques liées au dessin industriel. C’est à la suite de cette formation qu’il travaille pour la manufacture Daltrof, près de Saint-Quentin dans l’Aisne, pour laquelle il créait des modèles de dentelles et de broderies.
En 1907, Roblin épouse Lucie Vion, une jeune institutrice parisienne dont la mère tient une petite librairie sur le boulevard Saint-Michel. En 1910, un fils unique voit le jour, Michel, qui poursuivra dans la voie littéraire. Malgré une exemption du service militaire, il fut incorporé au 282e R.I aux premiers jours de combats de 1914, et ne reviendra à la vie civile qu’en 1919. Durant cette période de guerre, l’artiste reste évidemment aux aguets et réalise de nombreuses œuvres de l’arrière du front ou dans le calme des tranchées entre les combats. Beaucoup de ses dessins seront publiées dans Le Monde Illustré, ou l’Illustration.
Peu avant la guerre, le couple s’était installé à Châtillon où Lucie prit un poste d’institutrice jusqu’à sa retraite en 1937. C’est donc au sud de Paris, que Paul Roblin rentre de ce conflit mondial a trente-six ans. La petite ville de Châtillon fourmille à cette époque d’artistes, dont beaucoup se sont rencontrés sur les lignes ennemis. Roblin côtoie notamment les Lachenal et le céramiste Brozzetti dit Louis Bros. Il dessinera des meubles ou des ferronniers pour d’autres artistes qui les réaliseront. Quelques bois gravés verront le jour à partir d’aquarelles du peintre pour illustrer un ouvrage de Paul Huisman intitulé « De saint Séverin à saint Julien le pauvre ».
Dans les années vingt, il fonde avec Ludovic Leblanc une petite fabrique de vitraux, au sein de la maison familiale. Roblin peint sur verre plutôt que de réaliser des vitraux classiques, par soucis de rapidité et de coût. Ces pièces sont majoritairement destinées aux églises du nord de la France, sinistrées par les conflits. Cette aventure ne dura que très peu de temps, leurs créateurs n’ayant pas réussi à trouver de solutions pour éviter la casse des vitraux durant le transport…
Paul Roblin ne s’adonnera ensuite qu’à la peinture en employant différentes techniques (aquarelles, gouaches, huiles, fusains ou techniques mixtes), comme différents supports. L’artiste rayonne autour de Paris, réalisant des paysages de la région, mais profite de vacances pour découvrir un grand nombre de lieux de France, à l’image de la Dordogne durant les années 1930.
Lors de ses réguliers voyages à travers les régions de France, Roblin s’arrête pour réaliser des dessins et des tableaux au gré des bourgs ensoleillés. De passage en Aveyron, c’est à Saint Côme d’Olt que ses pinceaux croquent cette vue matinale du soleil venant lécher par-dessus les toits la Tour du Greffe. Sous des maisons à débordement, deux femmes discutent au cœur de la ruelle provenant de l’église (située derrière le peintre). Ce bâtiment abritait, avant la Révolution, la cour de justice locale sous l’autorité du juge de la baronnie locale.