Exposition : Exposition au Palazzo Vecchio, Florence, 1942
Angiolo Vannetti est né à Livorno en 1881, mais a été formé à l'Accademia di Belle Arti de Florence, où il a été l'élève d'Augusto Rivalta. Héritant de sa veine vériste marquée, mais aussi de sa tendance à la composition imaginative et au modelage frais et expressif, le jeune sculpteur se spécialise dès ses premières années dans la production de sujets animaliers.
Caractérisés par un flair spontané et un rendu naturaliste soigné, les petits animaux en bronze accompagnent Angiolo Vannetti dans la première phase de sa carrière, qui lui vaut ses premières reconnaissances critiques au début du XXe siècle, notamment à Milan en 1913, où il expose L'adieu du guerrier.
Après ses débuts à l'étranger au Salon de Paris en 1914, la carrière internationale du sculpteur est inaugurée. En quête permanente d'inspiration pour ses sujets animaliers, il associe à son activité artistique un besoin incessant de voyager : après des étapes clés dans les capitales européennes, il se rend en Afrique, en Amérique et enfin en Asie, que l'on pourrait définir comme son continent d'adoption.
Après s'être rendu à La Havane pour exécuter la statue du président Zavas en 1925, il part pour Shanghai, chargé de réaliser des frises décoratives pour le North China Daily News. Une fois ce travail achevé, il est appelé à la cour impériale japonaise en 1927, en tant que portraitiste officiel. Durant ces années, le sculpteur profite de ses missions à l'étranger pour s'inspirer de la vie quotidienne des lieux où il se trouve.
Il réalise ainsi une série de sculptures, délicates impressions exotiques qui reflètent et honorent la vérité des lieux et des personnes qui les ont inspirées. Avec une extraordinaire capacité de synthèse alliée à la fraîcheur d'exécution et à l'attention portée aux détails des coutumes et des traditions locales, Angiolo Vannetti donne vie à de petits sujets qui résument leur genius loci. Des prêtres japonais porteurs d'une intense spiritualité, des femmes orientales décrites dans leurs moments les plus intimes et les plus quotidiens, des paysans brûlés par le soleil et détruits par la fatigue.
Ce riche répertoire de curiosités exotiques, inspirées principalement par l'Afrique, l'Asie et l'Amérique centrale, a valu à Angiolo Vannetti un succès critique et public définitif, comme en témoignent les expositions italiennes auxquelles il a participé au cours des années 1930. Dans celles-ci, les sculptures animalières continuent d'apparaître, ainsi que des sujets inspirés des lieux qu'il a visités, dans une sorte d'éventail de types humains et d'attitudes qui amènent le spectateur à sortir de la vision occidentale classique.
À la galerie de Pesaro, en 1932, apparaissent quelques-unes de ses œuvres orientalistes les plus significatives : La bella malinconica (La beauté mélancolique), Venditrice annamita (La vendeuse annamite), Maternité et Il bonzo - messo di Dio (Le bonzo - le messager de Dieu). Des sculptures petites, concises et énergiques qui contiennent l'essence de la proximité d'Angelo Vannetti avec les peuples qu'il dépeint, avec respect et curiosité. Dans les années 1930, il effectue un séjour en Tripolitaine, d'où il ramène certains de ses sujets, dont le Nu africain et les Gazelles.