(Salles 1886 – Shreveport 1965)
Portrait d’Henri Martin, maire de Saint Médard en Jalles (Gironde)
Huile sur toile
H. 75 cm ; L. 60 cm
Signée en bas à droite
vers 1920/25
Bibliographie : Esprit des Landes, Jacques Sargos, Editions l’Horizon Chimérique, 2010, reproduit p.274
Jean Despujols début sa formation sous le regard de Paul Quinsac à l'école des beaux-arts de Bordeaux. Volant vers de nouveaux horizons il intègre l'École des beaux-arts de Paris en mai 1912, où il étudie dans l'atelier de Gabriel Ferrier. Dès 1914, il obtient un second premier grand prix de Rome de peinture, mais est comme beaucoup de sa génération, mobilisé pendant la Première Guerre mondiale comme mitrailleur. Il rejoint la villa Médicis à Rome avec son ami Jean Dupas en 1919 et y travaillera jusqu'en 1923.
De retour en France, il expose régulièrement au Salon des artistes français, au Salon des indépendants et au Salon des Tuileries ainsi que dans de nombreuses expositions à l'étranger, jusqu’en Asie.
Il participe à plusieurs chantiers décoratifs : il peint une monumentale Agriculture pour la tour de Bordeaux à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, et réalise en 1936 une autre peinture murale sur La Santé pour la mairie-annexe du 14e arrondissement de Paris. Il donne des cours de 1924 à 1936 à l’école d’art américaine de Fontainebleau et reçoit cette même année 1936 le prix de l'Indochine qui lui permet séjourner dans les colonies françaises d'Asie, où il produit plusieurs centaines d'œuvres dans un goût exotique — conservées pour beaucoup à Shreveport, Meadows Museum. De retour en France trois ans plus tard, il conçoit un projet d'exposition de ses tableaux et dessins coloniaux à l'Orangerie des Tuileries, finalement abandonné après la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Il s'installe définitivement aux États-Unis en 1941 et y rejoint sa femme Milicent Jordan, pianiste américaine rencontrée à l'école d'art de Fontainebleau. Il est finalement naturalisé américain en 1945, et poursuit une carrière de portraitiste et de compositeur de pièces pour piano, en compagnie de son épouse. Il meurt en Louisiane en 1965.
On lui doit L'Epitinikaire ou Introduction à la jouissance intégrale (2 vol.). Il rédige plusieurs poèmes et ouvrages philosophiques, sociopolitiques, pédagogiques ou esthétiques.
Atypique, notre portrait de propriétaire terrien l’est à plus d’un titre. L’homme qui est à ce moment maire de la commune de Saint-Médard-en-Jalles semble en plein discours. La bouche entrouverte de cette homme au complet vert peut supposer qu’il est en discussion avec un interlocuteur extérieur, ce que confirme son regard qui ne nous est pas destiné. Original il l’est encore plus par le contexte extérieur dans lequel il se trouve. Unique à notre connaissance, il est représenté en plein cœur de landes, dans une coupe marécageuse dont quelques pins s’élèvent à l’arrière-plan. Quel meilleure idée pour représenter un homme attaché à son terroir que de ‘l’assoir’ dans son contexte ?! A noter également, le cadre typique de l’époque qui a été peint à l’imitation de l’écorce du pin. Un ouvrage complet.