Suscitant une réelle fascination, l’Orient nourrit au XIXe siècle les rêves d’une société qu’il emmène loin des brumes de l’Europe et du machinisme industriel. Charme des paysages, scènes hautes en couleur, noblesse des cavaliers arabes, odalisques, magie du désert... Au lieu du traditionnel voyage en Italie, les artistes préfèrent désormais séjourner en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Comme le dit Victor Hugo “Au siècle de Louis XIV, on était helléniste, maintenant on est orientaliste” Jean-Léon Gérôme accomplit ainsi de nombreux périples vers l’est de la Méditerranée. En peintre réaliste, il recourt à la photographie tout en dessinant sur le vif. À son retour en France, il recrée un Orient qui associe aux “images exactes” une vision littéraire, mêlant réalité et sensualité. Intéressé très tôt par la troisième dimension, il se lie à des sculpteurs de renom du groupe des “Toulousains”, tels Antonin Mercié et Alexandre Falguière. Ce dernier a pour élève Théodore Rivière, également originaire de la ville rose. Élève assidu, il apprend l’art de la statuaire à partir de “tableaux vivants”, de maquettes habillées de tissus et use de la photographie, parfois de moulages sur nature. Il participe également aux nombreuses commandes de l’atelier : monuments commémoratifs, sculptures ornementales, bustes et médaillons. Comme son maître, Rivière, à qui Colette Dumas-Lavallard a consacré en 1997 une monographie universitaire, représente des sujets patriotiques et historiques, à l’instar d’Attila et la horde des Huns, de nos jours au musée de La Piscine, à Roubaix. Mais sa prédilection va aux thèmes orientalistes, traités avec une grande vigueur.