Grande effigie masculine debout sur un socle circulaire, vêtue d’un pagne en étoffe de raphia, enserrant de ses mains l’abdomen gonflé, évocation du pouvoir de protection sur le lignage. La tête de forme cubique est surmontée d’une grande corne (chargée de composantes magiques). Un collier composé de nombreuses dents, placé par le sorcier, orne le cou, et participe au pouvoir d’attraction du fétiche. Deux petits masques sont attachés à la statue en partie basse. Dans le dos une grande peau d'origine inconnue.
Bois dur à patine brune.
Provenance : collecté dans les années 1950 par un homme nommé Kibabi et vendu dans les années 1970 à un peintre belge puis par descendance.
105cm de hauteur !
Les statues Songyé de grande dimension, à l’image de celle-ci, étaient destinées à servir à toute une communauté, et étaient liées à la procréation, à la protection contre les maladies, la sorcellerie, la guerre, et la préservation de revendications territoriales. D’aprs Hersak (1986), elles se distinguent des autres objets magiques Songyé car ce sont des instruments permettant d’interagir avec des esprits supérieurs associés aux ancêtres. Les communautés pouvaient ainsi invoquer les esprits de leurs aïeux à l’aide de ces effigies. C’est pourquoi ces sculptures, généralement masculines, présentent des attributs caractéristiques de chefs, de guerriers ou de chasseurs, trois rangs sociaux particulièrement respectés puis qu’essentiels à la survie de la communauté. Le pouvoir de ces figures, invariablement manipulées par un sorcier expérimenté, était craint et elles devaient être manipulées avec précaution.