Pierre Combet-Descombes propose un pastel : une femme de trois quarts, les mains sur les hanches, émerge d’un papier teinté. Les contours flous reposent sur un camaïeu d’ocres et de blancs, jouant doucement avec la lumière qui effleure son épaule et ses seins. Le clair-obscur intime valorise la carnation, tandis que l’expression quasi mélancolique du modèle invite à la contemplation. Un drapé bleu, appliqué par touches vaporeuses, tranche avec les tons chauds et sert de point d’ancrage chromatique. L’œuvre, alliant précision anatomique et liberté du pastel, illustre la sensibilité post‑impressionniste de l’artiste, tout en conservant une élégante, lumineuse sobriété, ponctuée d’harmonie.
Pierre Combet-Descombes, né à Lyon en 1885, commence ses études à l’École des Beaux-Arts de Lyon en 1902, où il se forme dans la section architecture et art décoratif. Il y sort diplômé en 1905 et, sous la direction de son professeur Bonnardel, il bénéficie d’une grande liberté d’expression artistique, explorant des domaines variés comme les modèles masculins, les paysages urbains, les fleurs et les décorations. Il commence à exposer à Lyon dès 1906, puis obtient en 1909 le prix Ponthus-Cinier lors du concours de paysage décoratif. Ce prix marque une étape importante dans sa carrière, confirmant son talent pour la composition décorative.
Son œuvre est marquée par une sensibilité poétique, notamment influencée par les poètes symbolistes, mais aussi par une forte admiration pour son maître Auguste Morisot. Dans ses premières œuvres, les futaies bleutées révèlent l’influence de ce dernier, combinée à une puissance plastique et une nervosité du geste qui caractérisent son style. Sa peinture allie force du trait et lyrisme, une touche nervée et vivante qui anime ses compositions.
Combet-Descombes s’illustre également comme décorateur. Il travaille sur des projets décoratifs pour des bâtiments publics, notamment la mairie du 7ème arrondissement de Paris, et dans le domaine du théâtre. Cette vocation de décorateur semble presque prédestinée, étant donné son talent pour mettre en scène des espaces avec une grande sensibilité esthétique.
L’un des thèmes récurrents dans son œuvre est le corps féminin, qu’il célèbre avec sensualité. Influencé par Baudelaire, il dépeint le corps féminin avec un trait musclé, souvent exécuté d’un seul mouvement, et souvent vu en altitude, en hauteur d’un escabeau. Par cette approche, il transforme le corps en un signe plastique d’une rare sensualité, en le rendant à la fois puissant et délicat, dans une dynamique élégante et sensuelle.
En 1925, son travail est présenté au Musée des Arts décoratifs de Paris lors d'une exposition collective, ce qui marque la reconnaissance de son talent au niveau national. Ses œuvres, riches en symbolisme et en émotion, témoignent de son rôle essentiel dans le développement de l’art décoratif et du paysage à Lyon et au-delà.