Huile sur toile 19ème siècle d'après l'œuvre de Hubert Robert exposée au musée du Louvre.
Au dos une inscription illisible sur le châssis.
Dimensions avec le cadre 54x47 cm
"Ô les belles, les sublimes ruines ! [...] Le temps s'arrête pour celui qui admire. Que j'ai peu vécu ! que ma jeunesse a peu duré ! [...]
Les idées que les ruines réveillent en moi sont grandes. Tout s'anéantit, tout périt, tout passe. Il n'y a que le monde qui reste. Il n'y a que le temps qui dure. Qu'il est vieux ce monde ! Je marche entre deux éternités. De part que je jette les yeux, les objets qui m'entourent m'annoncent une fin et me résignent à celle qui m'attend. Qu'est-ce que mon existence éphémère, en comparaison de celle de ce rocher qui s'affaisse, de ce vallon qui se creuse, de cette forêt qui chancelle, de ces masses suspendues au-dessus de ma tête et qui s'ébranlent ? Je vois le marbre des tombeaux tomber en poussière ; et je ne veux pas mourir ! " Diderot, Salon de 1767.
Peintre des architectures et des nobles ruines, Hubert Robert (1733–1808) a vu son nom associé à l’histoire du musée du Louvre dont il fut le conservateur. Dessinateur accompli, artiste des Lumières, membre de l’Académie Royale et exposant au Salon, Hubert Robert est un peintre à la mode dans les années 1770. Fidèle au réel, il confère toutefois au paysage et aux architectures une dimension pittoresque indéniable (et parfois imaginaire) qui préfigure la sensibilité romantique.
Né dans un milieu favorisé parisien, Hubert Robert reçoit une éducation lettrée. Au cours de ses études, son aptitude pour le dessin est remarquée et il entre en apprentissage dans l’atelier d’un sculpteur. Grâce à des relations dans les milieux aristocratiques, il part en Italie.
Hubert Robert demeure une dizaine d’années à Rome, jusqu’à son retour à Paris en 1765. Pendant cette période, il a le privilège de devenir pensionnaire à l’Académie de France à Rome, où il se lie d’amitié avec le peintre Jean-Honoré Fragonard et fréquente l’atelier du graveur Piranèse. Hubert Robert est fasciné par les anciens palais romains, les vues pittoresques et les ruines antiques (notamment à Pompéi), qu’il visite et dessine.
La particularité d’Hubert Robert est de dessiner sur le motif, devant les architectures du passé. Il développe une grande connaissance technique de cet art majeur et de son décor. L’artiste se veut proche du réel, mais il introduit toujours dans ses œuvres quelques fantaisies, quelques relectures. L’artiste aime les télescopages entre les époques. Ses dessins d’architecture, très appréciés, seront une source de revenus importante dans sa carrière.
De retour en France, Hubert Robert présente son esthétique de la ruine auprès de l’Académie Royale, et se voit agréé et reçu en tant que « peintre d’architecture » (mais il est familièrement surnommé « Robert des Ruines »). Il expose au Salon, où Diderot admire ses œuvres, et devient un artiste reconnu.
Devenu dessinateur des jardins du Roi Louis XVI, Hubert Robert aide notamment à la conception du hameau de la Reine à Versailles. L’artiste protéiforme multiplie les fonctions honorifiques, en particulier celle de Garde des tableaux du roi au Museum (Louvre). Dans ce cadre, il prévoit des transformations architecturales, immortalisées dans certaines de ses œuvres.
La révolution met un terme brutal à cette ascension. Emprisonné, Hubert Robert n’est libéré qu’après la chute de Robespierre et retrouve l’une de ses principales fonctions : conservateur du musée du Louvre. Il occupe ce poste important jusqu’en 1802. Il décède six ans plus tard et demeure considéré aujourd’hui comme l’un des principaux peintres français du XVIIIe siècle français.