Huile sur toile, Cignani, le peintre qui l'a peinte il y a environ 400 ans, n'a pas voulu représenter notre planète, mais plutôt l'élément naturel qui, avec le feu, l'air et l'eau, constitue l'Univers, selon l'idée du monde transmise par les anciens.
Dans le tableau, la Terre prend la forme d'une déesse qui régit les cycles de la nature et offre généreusement ses fruits aux putti qui prennent soin d'elle, la protègent et travaillent dur.
L'impact chromatique est magnifique avec ces tons clairs et chauds qui se fondent dans la paix et la tranquillité de la nature.
Le tableau présente des caractéristiques typiquement bolonaises ; Felice Cignani a atteint des sommets qualitatifs en décrivant la campagne émilienne avec grâce et sensibilité, présentant une similitude évidente avec les œuvres de Francesco Albani et de son père Carlo ; la toile examinée est un exemple brillant de son art avec une vue réelle mais idéalisée de la campagne bolonaise interprétée avec une sensibilité arcadienne et une concrétude classique.
Les taches d'arbres exécutées d'un coup de pinceau libre et rapide, les couleurs chaudes et brunies, le rendu atmosphérique des nuages qui s'élèvent, le physique des putti, le tout dans une composition bien équilibrée de ses paysages à la saveur pastorale arcadienne, constituent les éléments les plus significatifs de sa peinture, tous également bien représentés sur notre toile.
Dans l'extraordinaire mise en scène picturale, l'habile mise en scène dans un raccourci naturel primordial et idyllique, parfaitement organisé par rapport au défilé animé et grouillant de personnages, dans lequel s'imprime un sens efficace du mouvement et un bel effet de profondeur, acquiert une grande importance.
La composition étudiée s'inspire, avec des variations artistiques et d'échelle, de l'Allégorie de la Terre de la Galleria Sabauda de Turin, qui fait partie d'un cycle de quatre tondi inspirés des Éléments et exécutés par Francesco Albani entre 1625 et 1628 pour la superbe collection du cardinal Maurizio de Savoie (frère du duc Victor Amadeus Ier), qui avait été fasciné par les Histoires de Vénus et de Diane peintes par Albani pour Scipione Borghese avant 1622.
Ces compositions ont connu un énorme succès critique et ont été extraordinairement appréciées par les collectionneurs européens pour leur valeur esthétique et décorative, dans lesquelles le mythe et la nature trouvent une pleine idéalité paysagère.
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Ms. Riccardo Moneghini
Historien de l' Art