(1894 - 1948)
Ours blanc dans une tempête de neige
Huile sur toile
H. 70 cm ; L. 100 cm
Signée en bas à gauche
Emanuel A. Petersen a fait ses études pour devenir peintre de décors de théâtre et ayant auparavant une formation en peinture sur porcelaine spécialisée dans les marines. Néanmoins, il reçut le rapidement le surnom de « Peintre du Groenland » suite à son retour de cette terre isolée après quatre années de voyage, en 1924. Il a peint la nature et les civilisations du Groenland avec beaucoup d'enthousiasme de 1920 à 1948, estimant que les liens entre le Danemark et le Groenland devraient être renforcés, ce qui, selon lui, aurait pu être réalisé en partageant la beauté de cette terre avec le peuple Danois. Son objectif était de voyager et de peindre tout le long de la côte de cette terre isolée, la montrer à la population avec les couleurs, les ambiances qu’une photographie ne peut retranscrire. Son but ultime aurait été de rassembler ses œuvres dans un livre accompagné de textes rédigés lors de ses voyages. Cet ouvrage n’a pas été terminé de son vivant, mais publié il y a quelques années, l'ouvrage a été publié avec les écrits qu'il a laissés et illustré de certaines de ses peintures.
Ambitieux : il a demandé et obtenu un financement pour des expéditions au Groenland dans le but de rapprocher la « colonie » et la « patrie ».
Petersen est célèbre pour ses peintures à l'huile idylliques provenant de tout le Groenland, mais ce que peu de gens savent, c'est qu'elles sont peintes au Danemark. L'artiste a réalisé sur place des croquis au graphite et des aquarelles lors de ses voyages, mais aucune toile, le matériel n’étant pas pratique à transporter.
Le Nuuk Art Museum (Groenland) possède environ 150 tableaux du peintre, ainsi que bon nombre de croquis.
La grande majorité des œuvres connues sont réalisées par temps calme, ensoleillé, avec des lumières chaudes se reflétant sur les eaux froides. Au contraire, notre grande toile est une des très rare à représenter une tempête de neige dans laquelle son navire est pris. Ce bateau a vapeur se retrouve dans de nombreuses compositions où il sert d’échelle et même parfois de sujet principal.
Ici, c’est l’ours polaire au premier plan qui est le sujet. Il regarde, curieux, cette masse de métal à la cheminée fumante venir empiéter sur son territoire. En 1924, date de réalisation de notre toile, le sujet de la disparition des ours blancs n’était certainement pas d’actualité. Qu’en penser aujourd’hui en voyant cette composition ? Une œuvre prémonitoire ?