Bozzetto pour le plafond du grand salon de la préfecture du Rhône, Le triomphe de Diane
huile sur toile, 98 x 118 cm
1891, (Salon Lyon, 1897)
Cette huile sur toile de Joanny Domer est un travail préparatoire pour le décor du plafond du Salon Carnot de la Préfecture du Rhône (Lyon) intitulé Le Triomphe de la déesse Diane.
L’iconographie de la scène est tirée des Métamorphoses d’Ovide : la déesse Diane, accompagnée de son frère jumeau Apollon, est sur le point de tuer le jeune chasseur Actéon qu'elle a transformé en cerf.
La virtuosité dont Joanny Domer fait preuve dans l'exécution de la toile donne tout son dynamisme à la composition. Nous retrouvons tout au sommet le dieu Apollon, paré sur son char nimbé de soleil, accompagné de ses chevaux.
La déesse Diane, quant à elle, se trouve sur la gauche de la composition. Nous pouvons l’identifier grâce à son attribut habituel : le croissant de lune. À droite, nous pouvons voir le pauvre Actéon, métamorphosé en cerf, déjà assailli par une des nymphes de la déesse et prêt à être dévoré par ses propres chiens lancés à sa poursuite.
L’œuvre est à la fois poétique et symphonique. Tout concourt à renforcer l'effet dramatique et à expliciter le sujet : un combat où la lumière l'emporte sur l'ombre, le bien sur le mal et la civilisation sur l'état de nature.
Pour ce travail préparatoire, Domer puise son inspiration chez le peintre Eugène Delacroix et retient la leçon du décor de la Galerie Apollon du musée du Louvre intitulé Apollon, vainqueur du Serpent Python.
Il a noté que Joanny Domer a décoré de nombreux édifices publics et privés de la Ville de Lyon notamment :
Hôtel de préfecture du Rhône : Triomphe de Diane. Hôtel de ville, salon Henri IV : Affranchissement de la commune de Lyon. Théâtre Bellecour : plafond. Théâtre des Célestins : plafond. Opéra, plafond du foyer : Le Triomphe d'Apollon, 1886
Né le 8 août 1833, à Lyon, Joanny Domer fréquente l'École des Beaux-Arts de Lyon mais est essentiellement autodidacte.
Il voyage en Italie et revient exposer à Lyon à partir de 1860 et à Paris à partir de 1869. Parmi ses œuvres, citons Les funérailles de la Vierge (Lyon, 1861) ; La captivité babylonienne et Faunes, satyres et nymphes des bois en voyage (Lyon, 1864) ; Bacchanale (Paris, 1869) ; Polyphème et secret (dessins, Paris, 1870) ; Roméo et Juliette (dessin, Lyon, 1873) ; Bouffons et courtisanes ; et Torrent à Bordighera (dessin, Lyon, 1877).
À partir de 1877 environ, Domer cesse d'exposer ses œuvres, se préoccupant plutôt de ses projets décoratifs.
Il collabore à la Revue du Lyonnais avec quelques lithographies et réalise des eaux-fortes, dont une Bacchanale d'après un de ses propres tableaux. Son œuvre décorative est considérable. Domer a signé ses œuvres sous les noms de J. Domer ou Jr Domer.