PORTRAIT DE MARIA THERESA DE SAVOIE, COMTESSE D'ARTOIS, EN DIANA
GIOVANNI PANEALBO
Turin 1742 - 1815 Turin
Huile sur toile
63.5 x 53.6 cm / 25 x 21.1 pouces, avec cadre 79.5 x 69.6 cm / 31.3 x 27.4 pouces
PROVENANCE
France, collection privée
Le portrait de Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois, attribué à Giovanni Panealbo, représente un exemple fin et raffiné du baroque tardif, où le talent de l'artiste se manifeste par un usage subtil de la symbolique et de l'allégorie. La représentation de Marie-Thérèse sous les traits de Diane — déesse de la chasse et de la lune — est un choix minutieusement réfléchi, destiné à mettre en valeur sa vertu, sa pureté et sa force, qualités souvent associées à l'image de la fiancée au XVIIIe siècle. Cette approche symbolique indique sa préparation au mariage avec Charles-Philippe, comte d'Artois, futur Charles X de France, soulignant ainsi l'importance de cette union politique.
Giovanni Panealbo (1742–1815), bien que moins connu par rapport aux grands maîtres du XVIIIe siècle, démontrait une remarquable maîtrise et une profonde compréhension des principes du baroque et du classicisme. Ses portraits visaient non seulement à capturer la ressemblance physique, mais aussi à révéler l'essence intérieure et le statut social des personnages représentés. L'habileté de Panealbo à combiner une technique parfaite avec un contenu allégorique transformait ses œuvres en récits élégants sur les relations politiques et familiales. Son œuvre reflète cette même clarté de pensée et cette finesse d'exécution que l'on retrouve dans les travaux de peintres comme van Dyck, dont l'art a façonné les normes esthétiques et culturelles de l'élite européenne.
Marie-Thérèse de Savoie (1756–1805), fille du roi Victor-Amédée III et de Marie-Antoinette de Bourbon-Espagne, était une figure remarquable de son époque, jouant un rôle crucial dans le renforcement des liens dynastiques entre les maisons de Savoie et de Bourbon. Son mariage avec Charles-Philippe n'était pas seulement une union personnelle, mais aussi une alliance stratégique symbolisant l'importance et la puissance de ces deux dynasties. La personnalité de Marie-Thérèse alliait grâce et dignité à un sens aigu du devoir envers sa famille et son royaume, renforçant ainsi sa position et son influence dans les cercles royaux européens.
L'un des éléments les plus expressifs de ce portrait réside dans les bijoux que Marie-Thérèse porte avec une conscience aiguë de leur signification symbolique. Les ornements, évoquant la légendaire perle La Peregrina — symbole de luxe et de statut à la cour espagnole, — font référence à son héritage maternel et à son lien avec la princesse Marie-Antoinette de Bourbon-Espagne. Ces détails minutieusement élaborés ne sont pas simplement des décorations, mais représentent des symboles de ses profondes connexions avec la lignée royale espagnole, ajoutant au portrait une signification d'alliance diplomatique et culturelle. Ainsi, l'œuvre de Panealbo devient bien plus qu'un simple portrait d'une noble dame ; c'est un document visuel complexe où chaque élément de la composition souligne délibérément son héritage dynastique et ses alliances politiques, habilement révélés à travers le langage allégorique de l'art.