Epoque Louis XV
Restaurations d'usage
H. 74 x L. 75,5 x P. 56 cm
Dans son traité sur les meubles en menuiserie, l’ébéniste Roubo mentionne que les tables à jeux « se font quelquefois en ébène ou quelques autres bois précieux » (Roubo). Il est intéressant de relever que Roubo mentionne explicitement l’ébène, là où il reste évasif sur la nature des autres bois.
On constate de fait que les tables à jeux sont, tout au long du XVIIIe, fréquemment construites en bois sombre. Sous la Régence, le bois noir (ébène et bois noirci) reste largement utilisé ; l’amarante et d’autres bois exotiques commencent également à se faire une place, mais le bois noir, dont l’esthétique rappelle celle de l’ébène, matériau luxueux, reste un matériau indétrônable dans la création des tables à jeu. Le musée de Cluny conserve une des plus anciennes boîtes à jeux qui soit connue à ce jour, datant de la fin du XVe siècle : on y retrouve déjà l’esthétique qui reste de mise tout au long du XVIIIe siècle : la structure générale est en ébène, et les marques de jeu (damier, languettes de tric-trac) sont déjà en alternance d’os et de bois teinté de vert.
Le jeu est une activité définitivement liée de la sociabilité au XVIIIe siècle, aussi ce type de meuble se retrouve-t-il fréquemment dans les intérieurs. Différentes typologies se développent, la table pouvant être triangulaire, carrée voire octogonale (cf. Roubo). Notre table est une table dite « à échiquier » par la présence du plateau en damier qui coiffe les caissons du tric-trac.