On adore ou en déteste, personnellement moi j'adore et c'est justement l'intérêt de notre métier que de dénicher pour nos clients des pépites d'artistes peu connus sur la scène nationale .
A l'instar des monstres de Leopold Chauveau que personne ne connaissaient avant l'expostion au musée d'Orsay je pense que les collectionneurs s'arracheraient le travail de Michel Bron à la suite d'une rétrospective importante.
Michel Bron a eté exposé vers 1975 à la galerie Braumüller .
Il est decrit comme l'horloger
magistral du temps de l'étrange. ll a
inventé les robots, les poupées, les
totems de la sorcellerie, L'être pour lui
n'est qu'un ensemble de rouages, de
fils, d'accumulateurs, de pièces rap-
portées, une mécanique sans âme, où
les bébés ont des visages de centenai-
res et les hommes sont des cosmo-
nautes en partance vers le grand in-
connu des dimensions impossibles.
Tous explorent le fantastique espace
des vérités intérieures qui n'a cessé de
hanter les plus grands créateurs
depuis toujours et qui appartiennent à
la tradition secrète-de l'art de peindre
A l'heure où il nous est donné, par les
conquêtes cosmiques et l'exploration
atomique, de concevoir de nouvelles
frontières pour notre intelligence
source André Parinaud.
Biographie :
Peintre et dessinateur Michel Bron (1938-2010) dit "Valentin"
Peintre mais aussi poète et musicien,
libertaire par-dessus-tout.
Figure du 14ème arrondissement de Paris , il y demeurait depuis 1982.
Dans son atelier du 6ème il créa son univers constitué d’étranges personnages, lors des portes ouvertes de son atelier les visiteurs purent admirer une cour des miracles d'où surgissent des toiles et des dessins accrochés aux murs ou calés sur des chevalets enchevêtrés.
Sous la grande table à dessin, des dizaines de paires d’yeux brillants semblent
vous scruter, vous lorgner.
Se terrent des formes incertaines.
Un univers fantasmagorique peuplé de mendiants aux rictus terrifiants et aux contorsions inquiétantes, de succubes, de monstres.
Et, au détour d’un carton à dessins, des visages beaucoup plus sereins, d’une grande tendresse.
Un imaginaire sans limites.
Un regard impitoyable sur le genre humain.
En tout cas, une œuvre peu banale, loin
des modes et des sentiers battus et rebattus ; un travail d’une extrême précision
jusque dans le détail des costumes et du
décor souvent médiéval, dans un clair
obscur admirablement maîtrisé.
Valérie évoque son père : “Né à Paris le
21 janvier 1938, élevé par sa mère seule,
il connut souvent le pensionnat : une
enfance pas toujours rose. Comme ils
demeuraient dans le secteur du Louvre,
le musée constitua cependant son jardin
d’enfant. Il racontait combien il avait été
marqué par des tableaux comme La Kermesse (ou Noce de village) de Rubens
et, bien sûr, par la peinture flamande et
hollandaise. Plus tard, on peut supposer
qu’il a observé les trognes, les personnages étranges et truculents des Halles,
alors qu’il habitait dans ces parages.
C’était un vrai autodidacte.
Fréquentant, un moment, une école d’art graphique, son professeur de dessin lui lança :
“Toi, tu n’as pas besoin de prendre de
cours !” Il était doué d’une prodigieuse
mémoire visuelle mais aussi auditive, ce
qui lui permettait de jouer de plusieurs
instruments dont le luth (mandol).
il aimait le 14e arrondissement
comme une sorte de prolongement intellectuel et artistique de Saint-Germaindes-Près qu’il avait beaucoup fréquenté
dans les années 1950.”
Source :
François Heintz