Pêcheurs sur les rochers à Endoume
Huile sur toile, signée en bas à droite
92 x 180 cm
Certificat d'authenticité : Alexis Pentcheff, rédacteur du catalogue Raphaël Ponson (1835-1904).
C’est sans doute d’abord par tradition familiale que le jeune-homme se destine à la peinture. Son père, son grand-père avant lui, en avaient fait leur profession. Originaire du Var, la famille Ponson s’installe à Marseille dans les années 1840 et quelques années plus tard, le jeune Raphaël Ponson est inscrit à l’Ecole des beaux-arts de la ville. Emile Loubon en est depuis 1845 le directeur apprécié. Il initie en effet un enseignement moins corseté qu’auparavant, tourné vers la nature et reconnaissant aux élèves une sensibilité qui leur est propre, encourageant leur singularité. Il entraîne dans son sillage de jeunes peintres avides d’apprendre sur le motif, au contact véritable de la nature, ce qui constitue à l’époque une petite révolution régionale.
Raphaël Ponson est de ceux-là, bénéficiant encore d’une confrontation avec des maîtres venus d’horizons divers, particulièrement les peintres de Barbizon, qui, par l’entremise du Salon de la Société des Amis des Arts, viennent présenter leurs travaux à Marseille. A la fin de cet apprentissage, Raphael Ponson décide de monter à Paris. Au Louvre, il se nourrit de l’art de ses devanciers, particulièrement les maîtres du paysage Poussin et Le Lorrain. Employé dans un atelier de peinture sur éventail, il perfectionne sa manière, apprend cette minutieuse technique dont ses prochains travaux sur papier se souviendront. Il découvre aussi la Normandie, sous un ciel si différent de celui qu’il a jusqu’alors eu pour habitude de peindre.
Avant de rentrer définitivement s’installer à Marseille, il effectue le traditionnel pèlerinage artistique en Italie : Rome, Venise et surtout Naples, où il retrouve sa chère Méditerranée s’étalant au pied du Vésuve. De retour à Marseille à partir de 1859, Raphael Ponson s’installe dans sa vie familiale et professionnelle. Il épouse Marie Lefèvre en 1862 et trois enfants naîtront de cette union. Ses envois aux salons parisiens débutent en 1861 et connaissent un réel succès. Les commandes publiques prestigieuses ne tardent pas et dès 1865, Charles Emile de Maupas, préfet des Bouches-du-Rhône mandate l’artiste pour réaliser le décor de la galerie des appartements privés de la nouvelle préfecture de Marseille, qui sera inaugurée en 1867. La même année, il présente à l’occasion de l’Exposition universelle une grande composition.
Le peintre, qui se fait connaître, se voit bientôt confier la réalisation du décor de trois salles du Muséum d’Histoire Naturelle abrité dans le Palais Longchamp, bâtiment emblématique de cette seconde moitié du XIXème siècle érigé pour commémorer l’arrivée à Marseille des eaux de la Durance. Vers 1878, il installe son atelier dans un hôtel particulier de la rue Sénac et continue à vivre aisément de sa peinture, recueillant l’adhésion de nombreux amateurs et s’attelant à diverses commandes décoratives qui lui sont passées tant à titre privé que public. A l’aube du siècle nouveau cependant, l’explosion de courants picturaux novateurs lui fait quelque peu perdre l’intérêt de la critique et du public.
Après sa mort, l’atelier de l’artiste restera clos pendant près de trente ans. Ce n’est qu’en 1932 que sa fille, accédant à de nombreuses requêtes, consent une exposition rétrospective à la galerie marseillaise Caors-Cottier. Alexis Pentcheff est le spécialiste reconnu du peintre Raphaël Ponson. Il lui a consacré en 2008 une monographie et répertorie depuis plusieurs années la production de l’artiste en vue de la réalisation d’un catalogue raisonné de son œuvre.
Du 30 mars au 28 août 2016, le Musée Regards de Provence rend hommage à cet artiste à travers l’exposition : Lumière et Douceur de Raphael Ponson.