Vase « Olives »
Vase en verre multicouches vert olive et marron, sur fond ambre opalescent dégagé à l’acide à décor de branches d’oliviers.
Signé Gallé
circa 1910
Émile Gallé naît à Nancy le 4 mai 1846, fils unique de Charles Gallé (1818-1902) et de Fanny Reinemer (1828-1891) qui tiennent à Nancy un commerce de cristaux et de porcelaine. Après une période d'apprentissage dans différentes villes d'Europe, Weimar et Meisenthal entre autres, Émile Gallé est associé à l'entreprise de négoce et de décoration de faïence et de verrerie de son père dès 1867. C'est lui qui représente son père à l'Exposition universelle de 1867 à Paris où il obtient une mention honorable pour la verrerie et à l'Exposition universelle et internationale de 1872 à Lyon où il obtient une médaille d'or dans la classe 33 (porcelaine et cristaux). Il épouse en 1875, Henriette Grimm (1848-1914), fille d'un pasteur de Bischwiller (Alsace), avec laquelle il aura quatre filles.
En 1877, Émile Gallé reprend à son compte l'affaire familiale et étend ses activités à l'ébénisterie en 1885. Déjà remarqué à l'Exposition de la Terre et du Verre en 1884, Émile Gallé est consacré à l'Exposition universelle de Paris en 1889 par trois récompenses pour ses céramiques, ses verreries et son mobilier (dont un Grand Prix pour ses verreries). À cette occasion, Gallé est fait officier de la Légion d'Honneur. À partir de cette date, Gallé développe intensément ses recherches techniques et esthétiques sur le travail du verre, domaine dans lequel il développe et crée de nouveaux procédés de fabrication. Ses verreries étaient conçues à Meisenthal jusqu'en 1894, date à laquelle Gallé ouvre une cristallerie dont la mise à feu a lieu le 29 mai 1894 dans son entreprise à Nancy. Ses recherches aboutissent en 1898 au dépôt de deux brevets, pour "un genre de décoration et patine sur cristal" et "un genre de marqueterie de verres et cristaux".
Son œuvre, aux multiples références, exprime la diversité des intérêts d'Émile Gallé où la nature joue un rôle dominant, mais non exclusif. Artiste mais aussi botaniste, Gallé est élu secrétaire de la Société Centrale d'Horticulture de Nancy en 1877.
Ses engagements patriotiques et politiques trouvent leur forme la plus aboutie aux Expositions universelles de Paris en 1889 et 1900 avec des pièces comme la table "Le Rhin" (qui revendique le retour d'une Alsace-Lorraine unie à la France) ou encore des installations spectaculaires comme "Les sept cruches de Marjolaine" (en faveur de la réhabilitation de Dreyfus). En 1898, Gallé est membre fondateur et trésorier de la Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen à Nancy et, l'année suivante, membre fondateur de l'Université populaire de Nancy. Dreyfusard de la première heure, il dédie à la cause du capitaine Dreyfus de nombreuses verreries parlantes (qui comportent une citation gravée sur le verre), tels le vase Hommes Noirs, le calice Le Figuier.
Engagé très tôt dans le renouvellement des arts décoratifs, Émile Gallé diffuse, dans ses dépôts français mais aussi anglais et allemand, des pièces de série de qualité, grâce à l'industrialisation de sa production. Il ouvre des dépôts de vente à Francfort (1894) et à Londres (1901), mais son principal concessionnaire est Marcelin Daigueperce à Paris (1879) puis son fils Albert Daigueperce en 1896.
En 1901, il est le fondateur et le premier président de l'École de Nancy, "Alliance Provinciale des Industries d'Art" dont il a rédigé les statuts.
Au décès d'Émile Gallé en 1904, sa veuve Henriette Gallé, secondée par son gendre Paul Perdrizet (1870-1938), reprend l'activité artistique et industrielle de la verrerie. Elle publie en 1908 les Écrits pour l'art qui rassemblent les principaux écrits de Gallé sur la botanique, la floriculture, ainsi que toutes ses notices d'exposition, ses discours (parmi lesquels le Décor symbolique, prononcé lors de l'admission de Gallé à l'Académie de Stanislas en 1900) et plusieurs articles sur l'art et les artistes. La société anonyme des Établissements Gallé, transformée ainsi en 1927, arrête sa production verrière en 1931.
Créé en 1904, le musée d'art décoratif de Nancy achète trente-huit verreries à Gallé, peu de temps avant son décès.