Commode d’époque Louis XV estampillée Antoine-Pierre Jacot vers 1766 -1770.

Commode ventrue dite sauteuse, ouvrant à deux tiroirs de longueur, à traverse de soutien dissimulée, marquetée de larges rubans polylobés, inscrits dans un cartouche en frisage de bois de violette sur fond de bois de rose en ailes de papillon ; le tout encadré d’une bordure en adéquation aux rubans unifiant ces derniers ; l’ensemble est agrémenté de bronzes cisèles et d’un dessus de marbre noir coquillier d’Izeste des Pyrénées. Le marbre noir coquillier d'Izeste est remarquable par l'intensité de sa couleur noire et de légères taches blanches laissées par les coquilles de fossiles. Du fait de ses caractères stylistiques d’ornements de bronzes ; entrées de serrures, poignées de tirage, cul de lampe chutes à l’antique conjugués aux chutes et sabots rocaille mais pourvus de grecques, nous pouvons situer cette commode dans les années 1760. Période où les découvertes d’ Herculanum et de Pompéï ont fortement influencées les caractères stylistiques. L’estampille A.P Jacot pour Antoine-Pierre Jacot  et la jurande de Paris JME sont frappées sur les montants arrière et avant droit. Dimensions : au marbre Largeur 128.8cm – Profondeur 59.6cm – Hauteur 89.8cm. Ce meuble a fait l’objet d’une parfaite restauration ;  fixation des placages tuilés, vernis aux tampons et un simple nettoyage de la dorure, des bronzes.

Il est à noter qu’une commode similaire de Pierre-Antoine Jacot figure en page 440 du Mobilier Français du XVIIIe siècle  de Pierre Kjellberg.

Antoine-Pierre Jacot Menuisier-ébéniste. Paris. Maître le 23 juillet 1766.


Antoine Pierre Jacot commence sa carrière comme ouvrier libre dans le faubourg Saint-Antoine où il excelle durant une vingtaine d’années. Bien que calviniste et que, par les lois en vigueur, seuls les catholiques étaient autorisés à recevoir leurs lettres de maîtrise, il les obtient en 1766, sur autorisation spéciale du roi. Il s’installe alors marché d’Aguesseau puis rue de la Madeleine et cessera ses activités vers 1785. Ses meubles, de formes classiques, de style Louis XV et Louis XVI sont de belle qualité, de fabrication très soignée et souvent fortement structurés. Il utilise aussi bien des placages de bois de rose que des laques d’Extrême-Orient et des vernis ornés de décorations à inspiration chinoise. On peut mentionner un secrétaire de style Louis XVI en laque de Chine et aux montants à larges cannelures à incrustations de cuivre. Mme la comtesse Henri de Gontaut-Biron possèdait de lui une gracieuse table chiffonnière, en mosaïques à quadrillages verts encadrant des rosettes. Cet ouvrage, qui date de la fin du règne de Louis XV, provient de l’ancien ameublement du baron Ogier d’Ivry au château d’Hénonville.

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