Ouvrant à quatre portes vitrées dans sa partie haute, ainsi que quatre portes pleines dans sa partie basse et huit tiroirs en ceinture.
Sur la corniche du meuble, figure une statuette en bronze patiné de Laurent de Médicis, signée V. P, d’après l’œuvre de Michel-Ange au XVIème siècle (pour son tombeau situé dans la nouvelle sacristie de l’église San Lorenzo à Florence).
Biographie :
Victor Paillard (1805-1886) est à compter parmi les plus grands bronziers français de la seconde moitié du XIXe siècle. Il apprend la ciselure avec Jean-François Denière (1774-1866), puis ouvre dans les années 1830 sa propre entreprise “de bronzes d’art et d’ameublement”, installée n°105, boulevard Beaumarchais à Paris. Il fabrique d’abord des petits objets, puis des statuettes, des candélabres et des pendules, parfois de grandes dimensions. Il apparaît pour la première fois à l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1839 et travaille pour les plus grands sculpteurs, tels Pradier, Barye ou Carrier-Belleuse. Le succès ne se fait pas attendre, entre autres grâce aux Expositions Universelles de Londres en 1851 et 1862, et de Paris en 1855, 1867 et 1878, auxquelles il participe. Il y est célébré chaque fois pour la qualité de son travail. En exemple, John Burney Waring reproduit un miroir de Paillard dans son ouvrage de référence “Masterpieces of Industrial Art and Sculpture, 1862 (Plate 92)”, réunissant les plus belles œuvres de l’Exposition Internationale de Londres. Paillard est alors récompensé d’une médaille, et la “qualité exceptionnelle de son travail” est citée dans tous les rapports de jurys. Fait Chevalier de la Légion d’honneur, Paillard qui emploie une centaine d’ouvriers propose à sa clientèle plus de quatre cents modèles en bronze. Il ne se contente pas de réaliser les modèles des autres sculpteurs, mais crée également les siens, comme en témoignent ses figures de jeunes enfants et de chérubins alors très prisés, qui ornent pendules, vases et torchères. Remportant un franc succès aux Expositions Universelles de 1862 et 1867, ces amours symbolisent d’après Burney Waring “le bonheur et l’innocence de l’enfance”.
La Maison Fourdinois est fondée en 1835 par Alexandre-Georges Fourdinois (1799-1871). L’Exposition Universelle de Londres en 1851 est sans conteste leur premier grand succès artistique et public. L’obtention de la Grande médaille pour un buffet néo-Renaissance déclenche un effet de concurrence chez les autres ébénistes, tant la presse est unanime pour saluer leur réussite. Son fils Henri-Auguste (1830-1907), formé au dessin par l’architecte Duban, l’orfèvre Morel à Londres, avant de travailler avec le bronzier Paillard, s’associe avec lui en 1860. Ses qualités de dessinateur sont remarquées à l’Exposition Universelle de Londres en 1862, où le jury lui décerne deux médailles « d’Excellence de Composition et d’Exécution ». Fourdinois diversifie alors ses activités, ajoutant la tapisserie à l’ébénisterie et à la menuiserie, exécutant des « ameublements complets et riches ». Henri-Auguste se retrouve seul à la tête de l’entreprise, qu’il porte alors à son plus haut sommet aux Expositions Universelles de 1867, en remportant le Grand Prix (classe 14 et 15) et de 1878 à Paris. Outre les commandes qu’il réalise pour le Mobilier de la Couronne, il produit également des meubles de grande qualité pour la haute bourgeoisie parisienne. La période 1862-1880 marque véritablement l’apogée de la maison Fourdinois qui demeure pour de nombreux ébénistes, qu’ils soient français, anglais ou américains, l’exemple à suivre, voire à détrôner.