Jules Alfred Hervé-Mathé est un peintre français, né le 8 février 1868 à Saint-Calais-du-Désert et mort le 3 mars 1953 en Mayenne. Il était directeur de l'École d'arts appliqués du Mans. Il est sociétaire à Paris, du Salon des artistes français dès 1909. Il dirigea l'école d’Art appliqué du Mans à partir de 1899, et ceci pendant 35 ans. En 1914, il est mobilisé comme dessinateur sur le front, il dessine sous les obus de nombreuses scènes de guerre (conservées à Paris au musée de l’Armée).
Après la Première Guerre mondiale, il intensifie sa production de paysages et de marines. Il tombe amoureux des côtes bretonnes, exécutant des marines, des portraits des pêcheurs, montrant l’animation des ports de Cornouaille, peignant dans une palette équilibrée. Il séjourne en 1920 à l’Ile-de-Bréhat. En 1922, il séjourne à Perros-Guirec et Ploumanac'h, et il se rend tous les ans en Bretagne. À partir de 1925, il va fréquenter Concarneau pendant quatre ans. En 1927, il va peindre la vie des pêcheurs à Audierne. En 1930, il séjourne à Douarnenez et Tréboul, puis à Camaret l’année suivante. Il ne pourra plus revenir en Bretagne du fait de la Seconde Guerre mondiale.
Hervé-Mathé, peintre : kaléidoscope d'une vie d'artiste
Bretagne, ses golfes clairs et ses rochers où explosent les vagues. Port de Tréboul, la petite église semble couver ses ouailles au bord du quai.
Retour de pêche à Audierne, les bateaux se poussent de la proue et de la poupe pour rentrer en même temps que la marée. Marché à Concarneau : les jeunes femmes portent chapeau cloche, leurs mères arborent la jupe noire des dimanches et la coiffe de dentelle. Etouffante après-midi d'été dans un verger en Sarthe, partie de campagne dans un bordage de Rouillon, lavandières arc-boutées à leur image au miroir de l'eau. Ou encore la neige ou encore les roses de son jardin de l'Hôtel de Vaux dans le Vieux-Mans. Et par centaines, sur toile, sur carton, sur panneau de bois, à l'huile, au fusain, au crayon, a l'aquarelle. Il est d'une prodigalité artistique Balzacienne : Jules-Alfred Hervé-Mathé. Un homme curieux de tout Jules-Alfred Hervé naît le 8 février 1868 à Saint-Calais-du-désert (Mayenne), qui, au promeneur, ap parait comme un joli petit village. La forêt lui est écrin, le ruisseau fer-moir. Il a 12 ans quand son père decede.
Sa mère retourne vivre dans sa famille à Langres. Enfant, il fait du dessin son loisir. Jeune adulte, il en fait un travail. Dans les bureaux du génie, il aligne les tracés des forts qui devront défendre la place de Langres.
Après une formation théorique, il s’oriente vers l'enseignement d'abord à Epinal. En 1899 il est nommé au lycée du Mans en meme temps qu'il dirige l'école municipale de dessin avant de la transformer en Ecole d'Art Applique.
Il vit dans le Vieux-Mans en l'Hôtel de Vaux avec sa femme Berthe Mathé dont il prendra le nom pour la signature du peintre. Il peint, beaucoup, partout. Dont les exploits aéronautiques des frères Wilbur et Orville Wright (le portrait du premier est au musée de Washington). Il se penchera aussi au-dessus des palissades du circuit des 24 Heures du Mans. Lui, homme placide des déjeuners sur l'herbe à la gouache, observateur patient des thoniers rentrant avant le jusant sur une mer lamée d'or, s'éprend de la vitesse, de la fureur et du bruit. Guerre de 1914. Mission : dessinateur au front. Le Musée de l'Armée aux Invalides conserve quelques uns de ses témoignages croqués sur le vif des plaies, debout dans la boue des tranchées. La consécration de BayeuxIl expose partout, il moissonne les prix, se pique de distinctions. L'estime des ses contemporains, sa pro-lificité, son art mesurément maniéré, son très exact sens de l'observation justifient son succès. Il s'éteint chez lui le 3 mars 1953.
Puis, son œuvre se dilue dans les mémoires. Il revient cependant furieusement au goût du jour à l'occasion de trois grandes ventes successives à Bayeux (1987, 88, 89) ou les enchères sont menées de main de maitre par M° Balileul commissaire-priseur. Depuis, particulierement au Mans sa cote se maintient. La séduction de son œuvre aux nuances pastels est encore vivante qui légitime le plaisir de se souvenir.
Jacques GUICHARD.