L’attaque du convoi par les Espagnols
Huile sur toile, trace de monogramme PM en bas à gauche
Dimension : 72 x 100
Dimension avec le cadre : 113 x 84 cm
L’artiste
Peintre né en 1602 et mort en 1654 à Anvers, il est considéré comme l’un des principaux peintres flamands de scènes de bataille. Il est connu pour avoir peint quelques scènes de genre se déroulant dans des paysages.
Il sera élève de son père Jan Molenaer et les historiens pensent qu’il a étudié également avec Sebastien Vrancx (1573-1647). Il sera maître de la Guilde des peintres de St Luc à Anvers en 1631/1632.
Ses tableaux se retrouvent dans de nombreux musées.
L’œuvre
Magnifique tableau de la première moitié du XVIIème siècle représentant un affrontement entre divers cavaliers et quelques unités d’infanterie. La scène se déroule dans la campagne en périphérie des habitations, nous apercevons une église au second plan. Le peintre n’avait pas pour habitude de peindre des batailles connues mais davantage des faits d’armes destiné à la bourgeoisie qui composait une grande partie des combattants.
Au centre du tableau nous retrouvons une calèche avec un homme à son bord faisant feu, ce qui nous laisse penser à la représentation d’une attaque de convoi plutôt qu’à une bataille classique.
Les habits font référence à la guerre de quatre-vingts ans. Notre peintre représente une scène de cette guerre qui a commencé en 1568 par un soulèvement protestant contre les Hasbourg catholiques Espagnols et se transformant rapidement en une guerre d’indépendance des Pays-bas vis-à-vis de l’Espagne. Cela se terminera par la paix de Westphalie en 1648, l’Espagne reconnaîtra l’indépendance de la Hollande, tandis que la Flandre restera espagnole.
A cette époque les uniformes militaires n’existent pas encore formellement (que fin XVIIème). Pour se reconnaître on utilise des couleurs sur les habits. Il s’agit souvent d’écharpes portées et de plumes attachées aux chapeaux ou aux casques. Les Hollandais arborent l’orange parfois le noir et les Espagnols le rouge.
Au 1er plan de notre tableau, on reconnaît des cavaliers avec des écharpes et plumes rouges qui chargent en direction de la calèche, d’où surgit un cavalier, paré d’orange, avec une troupe d’infanterie qui semble poindre le bout de son nez en direction des espagnols.
D’ailleurs quand il s’agit de bataille, l’artiste a tendance à regrouper les personnages créant une masse humaine. Ce n’est absolument pas le cas ici, nous avons le droit à un tableau de grand format et aéré, ce qui n’est pas déplaisant. Notre œil est amené à naviguer entre les différentes scènes qui composent le tableau. Nous pensons qu’il s’agit d’un tableau du début de sa carrière, encore influencé par la peinture de Sebastien Vrancx (1573-1647).
Comme souvent chez l’artiste un cavalier sur un cheval blanc est représenté au 1er plan, ici il apparaît en pleine charge, le cheval en plein effort, apportant tout de suite cette impression de vitesse et de vitalité de la scène.