À partir du XIVe siècle, l'Angleterre devient un important centre de production d'oeuvres en albâtre. Provenant des carrières des Midlands, l'albâtre constitue une spécialité des artisans de Nottingham. Au XVe siècle, la réalisation de petits panneaux sculptés et peints concerne principalement des images destinées à de la dévotion privée, ou des éléments de retable. Ces oeuvres, abondamment exportées vers le continent, participent à la renommée des ateliers de Nottingham. Suivant des modèles stéréotypés, ces reliefs sont alors reconnaissables par leurs sujets iconographiques, les formes maigres des figures représentées, les visages conventionnels et les draperies sèches et rigides.
L'oeuvre que nous présentons ici correspond parfaitement à ce type de production anglaise.
Cette sculpture peut se découper en trois parties. La première concerne les six figures symétriquement situées de part et d'autre du relief. Deux d'entre elles sont situées dans la partie supérieure du relief, la tête tournée vers l'intérieur de la composition, le bras gauche levé et les genoux pliés. Ils semblent tenir dans leurs mains deux objets non conservés. Ils portent tous deux une longue robe et arborent des ailes.
Deux autres anges sont montrés au milieu de la composition, de chaque côté de la Croix. Représentés en buste, les deux personnages recueillent le sang du Christ à l'aide de petits calices. Enfin, les deux derniers anges se font face, situés dans la partie basse de la composition, en dessous de la Croix. Montrés agenouillés, les deux anges tiennent également dans leur main un calice et recueillent aussi le sang du Christ.
La deuxième partie du relief se compose d'une représentation massive de Dieu le Père, assis sur un trône. Il porte sur sa tête une couronne rendue par des feuilles d'or, que l'on retrouve pour ses cheveux et sa barbe dorés. Ses deux mains sont levées et effectuent toutes deux un signe de bénédiction. Dieu porte de longs vêtements aux plis lourds.
Enfin, la dernière partie concerne le Christ, situé entre les jambes de son Père, il est montré mort sur la Croix, les cheveux dorés, les bras longs et les jambes pliées.
Les scènes évoquant la Trinité se retrouvent souvent dans cette production de Nottingham. Usuellement divisée en trois registres, elle montre Dieu le Père assis sur un trône, les mains levées, effectuant un geste de bénédiction. Il est encadré par deux anges thuriféraires, c'est-à-dire porteurs d'encens, abrite le Christ crucifié, et domine les anges recueillant le sang du Fils.