Eugène Sévellec (1897-1971), dit Jim Sévellec est né et a grandi à Camaret-sur-Mer, fils d'un marin d'état. Deux éléments ont favorisé sa vocation artistique : son père qui l'encourage dans la liberté de son expression esthétique, et Camaret qui est alors un lieu de confluence d'artistes de divers horizons. On citera l'écrivain Saint-Pol-Roux mais aussi dans le domaine pictural Charles Cottet, Robert Antral. Très jeune il dessine la vie du port et sous l'influence de Saint-Pol-Roux il part pour Paris, afin de suivre une formation artistique auprès de Louis-Marie Désiré-Lucas.
Lors de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé en 1916 dans l'infanterie et il sert, entre autres, d'interprète auprès des soldats américains et écossais. C'est ainsi que ses compagnons lui donnent son prénom d'artiste « Jim », plus simple à prononcer que celui d'Eugène. Libéré de ses obligations militaires il suit l'enseignement de l'école de PTT et parallèlement fréquente les milieux artistiques parisiens. En 1924 il est nommé à la surveillance des câbles sous-marins à Brest, c'est le retour au pays et le début d'une riche et abondante activité artistique.
Il crée avec des amis un groupement artistique du nom de "La phalange bretonne", il expose à la Galerie Saluden de Brest. Bien implanté dans la vie artistique locale, il est professeur à l'école des Beaux-Arts de Brest sans cesser son activité au PTT. Jim Sévellec commence sa collaboration dès 1928 avec la Manufacture Henriot de Quimper. À partir de cette date, sans jamais cesser de peindre, Jim Sévellec donne de très nombreux modèles à l'édition chez Henriot. En 1936, en même temps que René-Yves Creston, il est nommé peintre de la Marine. Pour le musée de la tour Tanguy, il restitue le passé de la ville de Brest à travers des dioramas. On lui doit également plusieurs ensemble décoratif pour des hôtels-restaurants de Brest, Camaret et Dinard.