Claude Thiénon, 1827, Deux silhouettes aux abords d'un lac, dessin au lavis, signé

Claude Thiénon (1772 – 1846)
Paysage aux abords d'un lac, deux silhouettes sous un arbre, 1827
Crayon, plume et lavis d'encre brune
22 x 17 cm
Signé du monogramme, en bas à gauche, et daté : « C.T. / 1827 »

Très bon état, une très légère déchirure sur le bord supérieur, au centre
Présenté tel quel, en feuille

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Peintre, dessinateur et lithographe, élève de Louis-Gabriel Moreau et du paysagiste néo-classique d'origine allemande Alphonse Mandevare, Anne Claude Thiénon (1772 – 1846) est un artiste subtil et pourtant confidentiel dans son époque. Cousin de Jean-Baptiste Isabey, donc lié de près au plus haut niveau de la peinture académique et ambitieuse, certainement proche également d'Eugène Isabey, il fit sa carrière entre la France et l'Italie. Entre 1798 et 1833, Claude Thiénon exposa très régulièrement ses paysages au Salon et il fut nommé, autour de 1806, directeur des pensionnaires du royaume de Hollande à Rome. Les dessins et la correspondance de l'artiste attestent qu'il a voyagé notamment en Allemagne (Mayence) et en France (Amboise, Blois, Clisson, Tours, Poitiers).

Le paysage représenté ici offre trop peu d'éléments reconnaissables pour être identifié. Imaginons une journée sereine dans un parc, au lendemain d'une tempête qui aurait à la fois rempli le lac et rompu la cime de l'arbre pourtant encore fort et majestueux.

Ce dessin très bien conservé est exécuté dans les belles nuances d'un lavis de bistre dont Thiénon exploite toutes les possibilités avec beaucoup de maîtrise. L'utilisation de la réserve du papier est également très subtile, le mouvement de la végétation est d'un graphisme très libre, et le grand arbre foudroyé en son sommet, au premier plan, est une véritable splendeur.

C'est dans les collections de l'Albertina de Vienne que l'on trouve des comparatifs très probants avec ce dessin. Deux feuilles de Thiénon y sont conservées. Nous retrouvons ces mêmes lavis d'encre brune très délicats et ces mêmes silhouettes de dos qui contemplent un large plan d'eau (voir dans la galerie de photos).

La signature, en bas à gauche, du simple monogramme de l'artiste, indique qu'il s'agissait là certainement d'un dessin destiné à un album amicorum, offert par Claude Thiénon, C.T., en toute confidence et amitié. Un bel exemple de ce monogramme apparaît notamment dans les archives de la galerie La Nouvelle Athènes, à Paris (voir leur notice).

Les œuvres graphiques de Thiénon sont conservées dans certaines des plus belles institutions à travers l'Europe et les Etats-Unis, soit l'Albertina de Vienne, le Louvre, la Fondation Custodia, le British Museum, et l'Art Institute of Chicago et la National Gallery de Washington.