Ces lames provenaient en général de Solingen, bien que Saint Etienne aussi en ait fourni. Les lames du modèle 1695 ,fournies par Solingen comportaient au début une petite face centale près du talon, qui disparaissait après une douzaine de centimètres. A partir des premières années du 18ème siècle, ce type de profil fut remplacé comme ici par une arête centrale commençant dès le ricasso. Donc nous sommes en présence d'une lame des toutes premières années du 18ème siècle, et donc des dernières années du règne de Louis XIV.
L'ordonnance du 28 Mai 1733 prévoyait pour les nouveaux modèles d'épées de cavalerie que "la poignée soit faite de façon à ce que la main et le pouce soient couverts" et l'ordonnance du 16 Janvier 1734 ne fit qu'officialiser l'adoption générale de ce type d'épée qui était déjà en service dans plusieurs corps de troupe. Voir à ce sujet corrspondance de Mr de Saint André au Marquis d'Angervilliers début 1730 (Archives artillerie 4F48)
LAME : après un très court ricasso de 3 mm, appelé aussi "talon", la lame prend immédiatement un profil à double tranchants, avec une forte arête centrale. Elle se retrécit progressivement jusqu'à 5cm de la pointe où le retrécissement est plus marqué.
Longueur de la lame = 90 cm, Largeur au talon 4.5 cm, épaisseur au talon 7.8 mm
GARDE : C'est une garde en laiton dite "à double pontat" . Sur la face externe de la coquille interne, on trouve gravé "N° 31" qui est le numéro de l'arme. La gravure est assez malhabile et n'a pas été faite en arsenal. Un quillon droit terminé en boule sort des deux pontats, du côté opposé à la branche de garde.
La branche de garde vient rejoindre le pommeau, auquel elle se fixe par un crochet.
POMMEAU : Il est en laiton, en forme de bulbe arrondi, surmonté d'un bouton sur lequel la soie de la lame est rivetée.
FUSEE : Elle est couverte d'un fort filigrane de laiton torsadé. La virole de l'extrémité de la poignée est manquante depuis très longtemps au vu de la patine qu'a pris la petite partie en bois visible à son emplacement.
Cette forte épée de cavalerie est donc un classique incontournable de l'armement de l'Ancien Régime. Le fait qu'elle soit un modèle légèrement antérieur au modèle réglementaire apporte évidemment un intérêt historique supplémentaire. J'ai choisi de laisser la lame dans sa patine qui est l'état de découverte. Un léger polissage pourrait facilement améliorer l'aspect de la lame et lui donner une apparence plus brillante
Ref F-2446
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