(Lyon, 1867 – Nice, 1945)
Portrait de Roger Goldet (1911-1997) à 4 ans
Pastel
H. 59,5 cm ; L. 43 cm
Signé en haut à droite et daté 1914
Provenance : La famille du modèle
Entre la fin du XIXe siècle et les premières décennies du XXe, Abel Faivre a acquis une réputation nationale comme illustrateur et affichiste. Collaborateur régulier de revues telles que Le Rire, L’Assiette au beurre ou Le Figaro illustré, il fut parmi les fondateurs du Salon des Humoristes dont il deviendra le président. Les affiches de propagande qu’il réalisa pendant la Première Guerre mondiale parachevèrent sa célébrité.
Mais Abel Faivre était aussi peintre et à l’occasion portraitiste. Et nombre de ses peintures portent l’empreinte de celui qu’il considérait comme son inspirateur et son maître : Auguste Renoir. Abel fréquentait la maison de Renoir au château des Brouillards (allée Girardon à Paris) et il le suivait dans ses vacances à Essoyes (Champagne). Les tableaux qu’il présenta au Salon des Artistes français, sous des titres fleurant bon l’impressionnisme (Jeune femme aux cerises, Jeunes femmes dans la campagne, La Femme à l’éventail, etc.), reflétaient si bien l’influence de son mentor que Forain le surnomma « Le Renoir et les raisins » !
Il en va ainsi de notre pastel, représentation virtuose d’un garçon de quatre ans, mais dont la physionomie joyeuse, les joues vermillon, ne sont pas sans évoquer certains visages de Renoir. (Les tenues et la coiffure des petits garçons, en ce temps, ne différaient guère de la mise des petites filles.) Dans son Dictionnaire de l’Impressionnisme, Sophie Monneret a remarqué combien les peintures gracieuses et fraîches d’Abel Faivre contrastaient avec « les nudités flétries et les images vengeresses de ses caricatures ». En voici un bel exemple !
Le jeune Roger Goldet aux boucles blondes croqué par Faivre en 1914 est issu de deux grande familles de l’industrie française : Les Goldschmidt par son père qui change de nom en 1917, et les Deutsch de la Meurthe, nom de jeune fille de sa mère, industriels du pétrole. Un tel patrimoine génétique le dirigea instinctivement vers l’entreprenariat et notamment la reprise des Parfums Pinaud en 1935 qu’il développa en une grande marque de la parfumerie et des cosmétiques. Il fut également le président de France-Parfums.
Cadre Louis XVI placé à la période de la création de l’œuvre.