. En juin 1911, la Fondation Charles Buls lui alloue une bourse de 1 000 francs-or4, somme qui sera doublée par son père afin de lui permettre de voyager. Une bonne partie de l’année 1911 est consacrée à ce voyage qui mène le jeune homme en France (Paris, Lyon, Marseille, Côte d’Azur), puis en Italie. Il passe chez les Vanden Eeckhoudt vers mars–avril, où il croise Victor Rousseau.
En 1914, il participe au Salon de La Libre Esthétique et au Salon triennal de Bruxelles qui révèle l’une de ses ambitions : la grande peinture décorative. Il y décroche le second prix au concours Godecharle avec l’œuvre L’Atlantide. La guerre entraîne des années difficiles pour les artistes et Walter Sauer, exempté de tout combat par sa santé fragile4, abandonne la peinture vers 1916 pour se consacrer au dessin. Il se dégage alors de l’influence stylistique de Vanden Eeckhoudt et laisse libre cours à sa nature profonde, nourrie des conseils et de l’esprit de Victor Rousseau ainsi que de son amour pour l’art oriental.
En juillet 1917, il présente plusieurs œuvres au Salon des peintres et sculpteurs du nu organisé par Isy Brachot avec lequel il vient de signer un contrat. La femme est au centre de sa création : une femme dans tous ses états, du rêve au rire, de la volupté à l’ivresse, du nu au recueillement. De nombreux papiers ayant servi de support aux dessins présentent la particularité d’être cirés par l’artiste afin de donner un ton ivoirin aux modèles représentés. Sauer développe, essentiellement après 1923, le travail avec des feuilles d’or ou d’argent en procédant de deux façons différentes : soit il applique les feuilles comme fond sur un papier et y colle dessus son dessin qu’il a préalablement découpé, soit il entoure son dessin par le fond métallisé.