Émail.
XXe siècle.
h. 20 cm (vase d’Horus) ; 12 cm (Douamoutef, Kébehsénouf, Hâpi et Amset).
Ensemble moderne de vases canopus, ou canope, du nom de l’antique ville de Canope, dans le delta du Nil ; les égyptologues ont longtemps pensé qu’à l’époque romaine, le dieu Osiris était adoré en cette ville sous la forme d’un vase à large panse surmonté d’une tête humaine, et ont employé le nom de la ville de Canope pour désigner les vases funéraires dont la forme ressemblait à celle de cette idole.
Les quatre petits vases figurent les quatre fils d’Horus présidant à la protection du corps du défunt (de gauche à droite) : Douamoutef, Kébehsénouf, Hâpi et Amset. Aux quatre vases s’ajoute un plus grand vase, dont la panse est décorée d’un hiéroglyphe représentant Horus, père de Douamoutef, Kébehsénouf, Hâpi et Amset, et probablement inspiré du vase canope du scribe Amenwahsoe découvert au temple de Ptah à Memphis.
La glaçure turquoise de ces vases reproduit fidèlement la faïence siliceuse égyptienne vert-clair, elle-même à l’imitation, grâce à un mélange de silice et d’oxydes de cuivre, de la turquoise, une pierre précieuse ayant donné son nom à la couleur éponyme. Des statuettes funéraires de ce style, dans la même faïence turquoise siliceuse, sont dans les collections du Louvre, du British Museum, de Metropolitan Museum de New York ou encore du Musée de Bristol.
Bien que l’engouement pour l’Égypte n’ait fait que croître de la Renaissance au XXe siècle, la mode s’accentue à la fin du XIXe siècle et se répand au début du XXe : c’est la période de l’occupation britannique de l’Égypte, des ballets russes représentés à Paris avec les décors et les costumes de Léon Bakst, des croisières sur le Nil et du Steam Ship Sudan, de la découverte du tombeau de Toutankhamon, des Cigares du Pharaon et de Death on the Nile.
C’est à cette époque, celle d’un intérêt démocratisé pour l’Égypte et non seulement historique et scientifique, que se rattache cet ensemble de vases canope.
Sources
Egyptomania. L'Egypte dans l'art occidental. 1730-1930, Paris, 1995.
Hermine Hartleben, Champollion. Sein Leben und sein Werk, Berlin, 1906.